Cet instantané souriant et cette réaction, quelque peu étonnée d’une pareille question, nous a semblé refléter assez bien l’humeur des Parisiens que l’on imaginait assiégés, impuissants face aux grèves des transports. En un mot en pleine galère… Au lieu de quoi, du vélo, pardon du « Velib » aux rollers, en passant par la bonne marche à pied qui réchauffait et distrayait du vent piquant annonciateur de vrai froid, Paris, au ras du bitume, allait, débonnaire, et peu enclin à descendre dans ce métro si improbable.
L’humeur semblait bien verte lorsque nous abordâmes la rue de Grenelle, comme si la grand messe récente dite de l’Environnement, commençait à produire plus sûrement ses effets que l’annonce inéluctable de l’explosion du prix du baril. Il nous revint alors quelques souvenirs de ces beaux jours de mai 68 où, allant d’Epinay-sous-Sénart au boulevard Malesherbes, nous prenions, à bord de la verte Simca 1100, les auto-stoppeurs et entamions une discussion pour évaluer le nombre des manifestants qui avaient battu le pavé, ce 13 mai, en traversant Paris.
Photo : Rui Pereira
J.A