Deux jeunes éleveurs, fils d’une lignée incarnée par grand père et père, deux éleveurs d’aujourd’hui qui portent haut les couleurs d’une race dont le renouveau ne se dément pas. En Aquitaine certes, mais bien au-delà.
C’est un double histoire qui doit en partie au train. A la future… Ligne LGV Sud Ouest qui doit traverser, en particulier dans le secteur de La Brède, le vignoble de Graves. Olivier Manseau était salarié au sein du château Méjean. Une propriété de 25 ha dont 6,5 en vignes et un élevage bazadais détenus par Bruno Géraud, à l’entrée du vignoble des Graves, dans le secteur d’Ayguemorte-les-Graves. L’exploitation, directement menacée de disparition par le passage annoncé de la LGV, comme sa voisine du Château Le Tuquet, M. Géraud renonçait. Du coup, Olivier Manseau décidait de lui racheter le cheptel qu’il avait crée en 2006 et de s’associer avec son frère.
Aujourd’hui, le troupeau est fort de 90 mères et de 240 têtes au total qui constituent le plus gros élevage de la race sur 196 hectares dont 60% sis sur la commune de Bazas même et 40% de prairies à La Brède. Olivier Manseau a donc rejoint son frère, installé en 1999, au sein de l’EARL du Barsès. Il parle de la bazadaise en sachant ce qu’il doit aux pionniers de la renaissance de la race, à des éleveurs passionnés comme son grand père ou Nathalie Morlot. Il défend avec conviction son « intérêt économique ». Entendons par là que si la Bazadaise n’est pas comme certaine Blonde une Formule 1 elle est sans doute moins gourmande en céréales. Si sa conformation ne promet pas les mêmes carcasses, elle n’en offre pas moins un excellent rendement en viande. Las, et Olivier Manseau le souligne à regret : « En 1975 mon père vendait le kilo de carcasse le même prix que nous le vendons aujourd’hui, 35 francs contre 5,50 euros … » Les Manseau ont cependant une garantie de commercialisation car ils ont opté pour la vente directe et des relations avec une boucherie régionale qui joue, avec empressement, le jeu d’une race dont le pouvoir de séduction reste très fort. Ils portent plus qu’un nom, une part de l’avenir de cette bazadaise, fleuron de l’élevage et de l’agriculture aquitaine.