Créé il y a 5 ans sous l’égide de l’Etat et du Conseil général, l’OGPP a pour mission, selon les termes de Philippe Madrelle, Président du Conseil général de Gironde, de «produire de la connaissance, suivre, localiser, qualifier, et quantifier les personnes et les lieux concernés par les situations de pauvreté». Une mine d’informations et de chiffres permettant d’orienter et adapter les politiques publiques et actions des partenaires départementaux de la solidarité.
Pour une plus grande clarté, le document se présente en 2 parties. La première offre une approche spatiale de la vulnérabilité socio-économique qui permet de situer la Gironde par rapport aux autres départements métropolitains, mais aussi de rendre compte des situations infra-départementales souvent diverses. La seconde partie quant à elle, permet l’analyse dans le temps, en retraçant l’évolution et les tendances récentes de la précarité et de la pauvreté en Gironde.
181 000 girondins sous le seuil de pauvretéSi l’on regarde les chiffres dans leur globalité, la population girondine semble moins vulnérable à la pauvreté que dans le reste de la France métropolitaine. Là où le taux de pauvreté est de 14,1% en France métropolitaine, il est de 12,5% en Gironde, soit tout de même 181 000 girondins qui vivent avec moins de 964€/mois. Mais sous cette situation globalement moins défavorable se cache le constat que si dans le milieu urbain girondin, les personnes en situation de pauvreté sont en effet moins nombreuses que dans les zones urbaines du reste de la France, la comparaison s’inverse quand il s’agit d’évoquer les zones rurales.
Le taux de pauvreté en zone rurale girondine est de 13,4% là où, pour le reste de la France métropolitaine rurale, il est de 11,8%. Une particularité départementale, marquée plus encore sur la partie girondine du désormais tristement célèbre «croissant de la pauvreté aquitain» (de la pointe du Médoc à Agen) sur les secteurs de Coutras, Sainte-Foy-La-Grande, et La Réole. D’ailleurs sur ces espaces, «le cumul des difficultés semble s’être accentué ces dernières années» souligne le rapport.
La zone urbaine et notamment la Cub ne sont pour autant pas épargnées avec des poches de pauvreté constatée sur Bordeaux ou encore Talence. Autre canton urbain particulièrement soumis à la pauvreté: Lormont, qui regroupe trois catégories de personnes repérées par le rapport comme particulièrement vulnérables: «les familles monoparentales, les étrangers et les grands ménages».
Relation entre santé et pauvreté-précaritéL’OGPP note que les constats effectués cette année ne diffèrent pas fondamentalement des conclusions tirées lors de la précédentes édition. «L’aspect monétaire reste central. Les facteurs expliquant la vulnérabilité des territoires restent les mêmes, qu’ils aient une influence directe sur la pauvreté monétaire, comme le non-emploi ou les bas-salaires, ou indirecte, telles que les faibles qualifications, la structure du tissu économique, etc…», insiste Michel Blanchard, Secrétaire général de la Conférence girondine de la Précarité et de la Pauvreté.
Si l’Observatoire aura à cœur de réactualiser ses chiffres au fil de l’année, il se propose également de se pencher sur deux nouvelles thématiques dans les mois à venir. D’abord, la question de l’accès aux droits tels que le RSA ou la santé notamment. Question d’intérêt puisqu’en effet en France, 2 foyers sur 3 renonceraient par exemple à bénéficier d’un RSA activité. Autre question également annoncée pour l’année 2014, la relation entre santé et pauvreté-précarité à la fois d’un point de vue statistique mais aussi par l’animation d’ateliers permettant la mise en parole de personnes en situation de pauvreté.
L’OGPP fait le point de la pauvreté en Gironde
L'OGPP fait le point de la pauvreté en Gironde