» A deux mois de Noël, un agriculteur qui jette le doute, cela pose problème », soulignait à Bordeaux Brigitte Allain, porte-parole de la Confédération Paysanne, qui était entourée de Jean-Pierre Leroy, Dominique Techer, Danièle Chevrier. Le maïsiculteur gersois semble autant avoir apporté de l’eau au moulin des partisans du maïs génétiquement modifié qu’à celui de ses opposants. Les responsables dela gestion des signes de qualité (AOC, labels, IGP) se retrouvent ainsi dans l’embarras. La Confédération ainterrogé ces dirigeants en soulignant la nécessité d’exclureles OGM de l’alimentation des volailles sous signe de qualité. Or, la réponse duprésident Conseil Aquitain de l’Origine et de la Qualité, le Périgourdin Jean-Pierre Raynaud, est loin de satisfaire la Confédération. JP Raynaud se garde bien d’affirmer sans détour le rejet des OGM, mais se réfugie derrière la présente ou future réglementation en écrivant : »l’utilisation (…) des OGM doit se faire dans un cadre défini par le législateur qui garantisse les libertés de choix des consommateurs (…), des producteurs, et de leurs organisations (…). Le Conseil opte en fait pour des filières non OGM « tracées ». « Cela montre, commente la Confédération Paysanne, que l’organisation de la filière n’est pas là, et que le consommateur ne le sait pas. Le doute ne risque-t-il pas de porter sur toute la filière? »
« Ecrire c’est mieux »
Cependant, pour la Confédération, dont l’opposition aux OGM, comme celle des producteurs bio est bien connue, « il ne suffit pas de dire ». Le syndicat « alerte » les acteurs régionaux estimant que « l’écrire c’est mieux, et qu’il s’agit de garder la confiance des consommateurs » « Il faut, estime Brigitte Allain,que le rejet des OGM soit inscrit dans les chartes de qualité ». Celles-ci sont pour pour la plupart rédigées de longue date, et bien avant la polémique sur les OGM. Or, en Aquitaine, selon la Confédération, seuls le label bio AB et l’AOC fromagère Ossau-Iraty, excluent officiellement les OGM. Elle en conclut que les productions sous signes de qualité, et les 22 000 explitations qui les obtiennent sont mises en danger puisque les consommateurs sont opposés dans leur majorité au recours aux OGM. Ces consommateurs, à travers leurs associatioins, sont également contactés par la Confédération aquitaine, sans que celle-ci souhaite que le foie gras du sud-ouest soit boycotté. « Le meilleur moyen de rassurer les consommateurs, ajoutaient les représentants de la Confédération, c’est qu’il n’y ait pas d’OGM semés ». Or, il y aurait 5000 ha de maïs génétiquement modifiés en Aquitaine. Ce qui conduit le syndicat agricole minoritaire à réclamer des études scientifiques sur les conséquences du gavage au maïs OGM.
« Erreur de casting! »
De son côté le Girondin Jean-Pierre Leroy a estimé qu’il y a « antinomie « entre la transgénèse et les produits d’origine et de qualité qui affirment leur lien avec le terroir. Avec son collègue Dominique Techer, il s’étonnent par ailleurs que le président de Maïsadour, Michel Prugue, soit aussi le président de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine), « alors que le groupe Maïsadour est allié à Syngenta dans la production de semences OGM ». « Erreur de casting! » affirment-ils.
Gilbert Garrouty
Jean-Pierre Leroy (Ph Aqui)