Tous pour un et un pour tous pour l’EPR2 du Blayais ?


Alors que des études EDF sont en cours quant à l'éventuelle implantation de 2 réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR2 dans le Blayais, les acteurs du territoire comptent bien démontrer les avantages comparatifs du site et leur détermination.

Sébastien Blanquet-Rivière – Région Nouvelle-Aquitaine

François Perrin, président MEDEF Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, président Nouvelle Aquitane et Lydia Héraud, conseillère régionale, présidente du comité de suivi de l'EPR2 du Blayais.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/09/2024 PAR Solène MÉRIC

Ce n’est pas avant 2026 que les huit territoires candidats à l’accueil d’une paire d’EPR2 connaîtront la décision de l’État dans l’attribution des 4 paires d’EPR2 supplémentaires qui vont être installés en France dans les décennies à venir.

Pour l’heure, dans le blayais, à proximité de l’actuel centrale nucléraire, EDF mène des études de terrain pour savoir si le site pourrait se prêter à une telle implantation et les coûts liés. « Parmi ces études, il y a des études de sol, des études sur la source froide, sur la sécurité, sur le risque inondation, l’impact séisme, ou les impacts sur l’environnement », précise la nouvelle présidente tout juste installée, du comité de suivi de l’EPR 2, la conseillère régionale Lydia Héraud. Mais précise-t-elle, « si le résultat de ces études est important dans le placement du territoire dans cette course à l’EPR2, il sera aussi regardé l’envie du territoire de recevoir ces équipements ».

Plébiscite pour l’énergie nucléaire

Or, plus qu’une envie, c’est un véritable plébiscite pour cette nouvelle source d’énergie nucléaire qu’ont donné à voir les acteurs institutionnels et économiques réunis ce 6 septembre à la Région autour d’Alain Rousset, affirmant à cette occasion le caractère stratégique de ce projet pour la Nouvelle-Aquitaine. Au nombre des enjeux mis en avant, synthétisés par le Président de la région : « la nécessaire réponse à une plus grande demande d’électricité que par le passé tant pour les entreprises que pour les particuliers, la nécessité de produire une énergie qui soit décarbonée, sans intermittence et prévisible, contrairement aux énergies renouvelables, et enfin, c’est primordial, une énergie avec un tarif accessible pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens ». Sans oublier les retombées économiques et sociales pour la Haute-Gironde, pointe la sénatrice de Gironde Nathalie Delattre.

L’actuel réacteur, dont les acteurs plaident également pour le maintien, assure environ 2000 emplois directs, a-t-il été chiffré lors de cette réunion. « Il fournit par ailleurs les deux tiers de la consommation électrique de la Nouvelle-Aquitaine, il est impératif d’avoir un EPR pour conserver ce ratio », ajoute François Perrin, président du MEDEF Nouvelle-Aquitaine.

Acceptabilité, anticipation et compétences

Quant à la candidature de la centrale de Blaye pour cette implantation, outre la mobilisation forte des élus nationaux et régionaux elle est donc aussi fortement soutenue par les acteurs économiques et les branches professionnelles. A cela s’ajoute, un « véritable soutien de la population, à travers l’implication forte des maires du territoire » souligne la sénatrice. Une acceptabilité sociale, qui peut peser lourd dans la balance du dossier à Paris.

Retrouver des compétences que la France a perdu dans le domaine du nucléaire

Un atout concurrentiel auquel Alain Rousset ajoute « l’anticipation que nous avons su mettre en oeuvre par la structuration de l’écosystème et la mise en place de solutions de formation innovantes. Des formations qui vont permette de retrouver des compétences que la France a perdu dans le domaine du nucléaire ». Et de citer la création du cluster E-CLIDE, qui rassemble les acteurs de la maintenance nucléaire visant à plus de performance et d’innovation, ainsi que le Campus des métiers « Maintenance en environnement sensible Nouvelle-Aquitaine ». Celui-ci met en réseau différents établissements de formation (lycée, CAP, université..), d’organisations professionnelles, de clusters et d’entreprises, lui permettant de proposer une trentaine de formations liées à la maintenance en environnement sensible.

Construction en 2043

Quand le consensus politique et sociétal est ces temps-ci recherché, il est sur le sujet de ces EPR 2 massif. Seule exception à ce concert de louanges et d’enthousiasme, l’expression des élus EELV. Dans un communiqué, ils rappellent quant à eux leur grande réticence à ce qu’ils considèrent comme « une hérésie scientifique, technologique et environnementale ».

Si ce n’est qu’en 2026 que seront connus les territoires lauréats, le début de la construction de ces réacteurs n’est envisagée qu’à partir de 2043. Autant de temps « pour dérisquer sur plan technique et financer la mise en marche de nouvelles technologies, qui auront su tirer les conséquences des expérimentations menées lors du grand carénage, et des EPR déjà installés », veut rassurer Alain Rousset. La construction de l’EPR de Flamanville avait en effet enregistré 12 ans de retard et quelques déboires techniques et financiers.

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1 Commentaire

Un commentaire

  • Demarle, le 11/9/2024 à 20h09

    Au vu du temps long du Nucléaire, étude, construction, exploitation, dépollution et remise en état naturel du site.
    Quel politique peut se permettre de maîtriser ces processus face aux citoyennes et citoyens?


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