« Le problème de la maladie d’Alzheimer est un sujet qui va bien au-delà du débat droite-gauche », a tenu à souligner Nicolas Sarkozy à Bordeaux, en préambule à une table ronde sur le sujet, précisant qu’il était là au « coeur de son travail de chef de l’Etat en évoquant ce type de problématique qui s’éloigne de problèmes plus superficiels ». « Rarement mon implication sur un sujet aura été aussi légitime », a-t-il ajouté. A ses côtés, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, a fait le bilan du plan Alzheimer, en rappelant que 96 chercheurs avaient été recrutés dans le cadre de la lutte contre cette maladie et que 104 projets de recherche fondamentale français ont été lancés. Lancé le 1er février 2008 pour une période de quatre ans, le plan Alzheimer totalise à ce jour 44 mesures concrètes, financées par un investissement de 1,6 milliard d’euros pour la recherche et la prise en charge de cette maladie qui affecte plus de 800.000 personnes en France.
Un deuxième plan Alzheimer
« Il va de soi que ce plan 2008-2012 doit être suivi d’un deuxième plan. La lutte contre l’Alzheimer est quelque chose qui doit s’inscrire dans l’avenir jusqu’à ce que l’on trouve un médicament », a déclaré Nicolas Sarkozy. « C’est une obligation morale, une obligation de santé publique, mais c’est également une obligation économique, parce que le coût économique pour le pays est bien pire si on connaît pas un traitement de la maladie. Si on ne trouve pas, on en portera les conséquences pendant des décennies », a-t-il souligné. « On fonce dans un mur et, si on ne se mobilise pas dès maintenant, on ne pourra pas maîtriser la situation », a estimé le chef de l’Etat. Dans un communiqué, la présidente de l’association France Alzheimer Marie-Odile Desana a appelé à « passer à la vitesse supérieure avec la concrétisation sur l’ensemble du territoire d’actions efficaces pour apporter une aide concrète et quotidienne aux familles », notamment en pérennisant la formation des aidants familiaux. Par ailleurs, « les objectifs de création de places d’hébergement temporaire sont très loin d’être atteints », ajoute l’association. L’AD-PA, association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile, a, quant à elle, rappelé « la nécessité d’attribuer des crédits nouveaux à l’aide aux personnes âgées au-delà de la réaffectation des crédits déjà existants ». Evoquant l’enjeu européen sur ce dossier, le président de la République a souligné que « 23 pays se sont lancés dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer à la suite de la France. Avant la fin de cette année, pour la première fois, un appel à projet européen va être lancé; enfin en juillet, le premier congrès mondial de chercheurs aura lieu ». Au-delà du discours, les familles et les médecins attendent aujourd’hui des actes concrets pour lutter contre cette terrible maladie, qui devient un fléau dans notre société.
Crédit photo : Nicolas César
Nicolas César