« En France on a du mal avec les bonnes nouvelles. Pourtant dans les Pyrénées-Atlantiques 2019 a été marqué par de très bonnes nouvelles ». A ainsi démarré optimiste, Eric Spitz face à la presse. De « très bonnes nouvelles », donc, sur le plan économique, « avec un taux de chômage qui a régressé à 7,2% », « avec la présence de locomotive industrielle et de leur sous-traitant qui tirent l’activité économique, sans oublier Total et le bassin de Lacq », ainsi qu’un secteur du tourisme « qui a très bien fonctionné ».
Le bilan des réussites 2019
A cela Eric Spitz, ajoute que « l’image de notre département a été considérablement valorisé à l’international » grâce à la tenue du G7 de Biarritz en août dernier et plus récemment du G5 Sahel à Pau. Celui qui en a assuré l’organisation avec succès, citant dans ces deux événements « des atouts extraordinaires pour la communication et la valorisation de nos produits et de nos savoir-faire. »
Autre point positif pour le département que le Préfet verse au bilan des réussites de 2019 : la labellisation Territoire d’industrie, représentant 166M € d’investissement sur les territoires partenaires de Pau, Tarbes et Lacq, ou encore la labellisation « TIGA » du projet « Ambition Pyrénées » porté par les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.
Et le représentant de l’Etat, n’oublie pas non plus de citer le projet de reconversion de Lacq en « un bassin plus vert », avant de terminer cette liste des très bonnes nouvelles par « l’accord entre Vinci et le Conseil départemental pour la réalisation de nouveaux échangeurs sur l’A 64 et l’A 641, et un notamment au Nord de Pau qui était attendu depuis plus de 10 ans », s’est-il félicité.
« Etre attentif et répondre au sentiment d’abandon »
« Mais, enchaîne-t-il, ce n’est pas pas parce qu’on est sur une tendance favorable qu’il faut laisser une partie de la population de côté. Il faut répondre et être attentif à ce sentiment d’abandon qui s’est manifesté dans le mouvement des Gilets Jaunes et qui peut se traduire dans les bulletins de vote. » Alors pour le Préfet des Pyrénées-Atlantiques en 2020, une résolution et une seule : « Ne laisser personne au bord du chemin ».
Face à « l’augmentation du nombre de chômeurs de longue durée et à un taux de chômage structurel plus élevé que ce qu’on attendait, environ 5% au lieu de 3, en lien avec un problème de compétences et de savoir-être », le préfet met en avant le Plan national d’investissement dans les compétences, décliné au niveau départemental. Sur les 30 000 chômeurs 10 000 sont déjà entrés dans le Plan de compétence, l’objectif 2020 est d’en faire bénéficier 15 000 personnes. Autre dispositif cité : HOPE, « qui permet aux réfugiés de s’insérer dans la société et dans l’entreprise et de répondre aux marchés en tension. Ca marche très bien, mais le principal obstacle reste la langue ». Ces réfugiés, « il faut vraiment mieux les accueillir ; par des dispositifs pour les aider à trouver un logement, un travail, et pour les aider à apprendre le français. », estime-t-il. En la matière, semble-t-il, l’effort est encore à faire
Autre cible de l’attention de l’Etat dans le 64 : le monde rural avec l’implantation des Espaces France Service « pour avoir une réponse sur l’ensemble des services publics au plus près des habitants ». Objectif 2020 : passer de 3 à 17 le nombre de ces espaces sur le département.
Sur la ruralité à nouveau, Eric Spitz rappelle aussi le travail mené avec le Département sur déploiement de la fibre et de la 4G, afin de lutter contre la fracture numérique et éradiquer les zones blanches.
« Contre l’agribashing, il faut rétablir le dialogue »
Encore en lien avec les acteurs du monde rural, et à l’image de nombreux autres départements qui s’en sont déjà dotés, le Préfet annonce l’installation prochaine d’une commission départementale de lutte contre l’agribashing. Cette commission réunira les principaux syndicats agricoles, les forces de l’ordre et des associations de défense de l’environnement. « Les agriculteurs ont le sentiments d’être mal aimé par la population, il faut lutter contre ce sentiment. En France, nous avons une des agriculture la plus verte du monde et pourtant c »est une des plus critiquée. Il faut rétablir le dialogue entre les agriculteurs et es défenseurs de l’environnement, qui sont souvent des citadins. Il faut que ces deux mondes apprennent à se parler », indique Eric Spitz.
Sur la question de l’agriculture, et plus particulièrement de l’élevage, il a également rappelé l’engagement pris par le Président de la République lors de sa venue à Pau début janvier de ne pas procéder à de nouvelle réintroduction d’ours dans les Pyrénées d’ici la fin du mandat, et de rester attentif au comportement des ourses pour la mise en place si nécessaire de mesure d’effarouchement. Des ourses qui, dans les Pyrénées-Atlantiques, n’ont pour l’heure pas causé grands dégâts selon le Préfet. « Sorita est frugivore, elle n’a aucun attaque à son compte, et Claverina a tué deux ou trois brebis dans la Soule et menée quelques attaques du côté espagnol, principalement sur des ruches » précise-t-il.
Quant au loup, une photo très récente a été prise d’un loup gris sur la commune de Louvi-Soubiran. « Selon les analyses de ses excréments, c’est le même loup qui était apparu au même endroit en août 2018, sans prédation. Il avait disparu comme il était venu. » L’occasion pour le Préfet de souligner que « l’essentiel des brebis attaquées l’ont été par des chiens errants ».
Sécurité routière: la multiplication des contrôles annoncée pour 2020
Enfin sur autres les priorités de l’Etat au cours de la nouvelle année, Eric Spitz est revenu sur des chiffres qui cette fois ont été « très mauvais » en 2019, ceux de la sécurité routière. « Et au 23 janvier, il y a déjà eu 2 morts sur les routes départementales (et 42 accidents, contre 21 à la même période en 2019, ndlr) », pointe-t-il, même s’il reconnaît « des chiffre contrastés » avec l’an dernier, certe, une augmentation du nombre de tués sur les routes mais aussi une diminution d’une dizaine de pourcent du nombre de blessés hospitalisés.
Côté répression, si en 2019, la moitié des radars ont été détruits, et qu’un tiers ne fonctionnent pas encore, « ils vont être remplacés en 2020, avec, pour partie, par des radars plus sécurisés », indique le Préfet. Comprendre l’installation de radars tourelles plus difficiles à vandaliser de par leur hauteur. Trois radars de ce type sont déjà installés dans le département sur la flotte départemental de 44 radars. A ces nouveaux radars, le Préfet Spitz assure également que « 2020 donnera lieu à une multiplication des contrôles en voitures banalisées », que ce soit sur la vitesse ou sur les comportements de conducteurs impliquant d’autres types d’infractions, notamment sur l’autoroute.