Très en vogue, la myrtille fait office de fruit star de l’été. Au travers des réseaux sociaux, les internautes se sont rendu compte des nombreuses propriétés vertueuses de ce fruit. “La myrtille a des valeurs à la fois nutritives et bonnes pour le physique. Elle est remplie de polyphénols et d’antioxydants, en plus d’apporter à peu près toutes les vitamines”, explique Christophe Pigeard, ancien journaliste reconverti en agriculteur.
Après avoir drastiquement changé ses distributeurs à quelques jours du début des ventes, Christophe Pigeard est aujourd’hui satisfait d’avoir fait ce choix risqué. « J’ai eu des retours de qualité cette année, avec des enseignes de magasins bio qui m’ont dit “à l’année prochaine” « . Certifié bio, il doit aussi sa reconnaissance à une « nouvelle » science du vert : la biodynamie. “La biodynamie, c’est aussi une façon de se faire remarquer”, explique-t-il.
Être à l’écoute de ses plantes
Mais concrètement, qu’est-ce que la biodynamie ? “C’est juste laisser le vivant, le privilégier, c’est-à-dire laisser agir la terre, l’environnement”, explique Christophe Pigeard. Labellisé bio, ce dernier soutient cette cause, mais estime que si “c’est quand même beaucoup plus raisonné que la culture conventionnelle, ce n’est pas ce qu’il y a de plus propre. C’est mieux, mais ce n’est pas parfait”.
Dans sa plantation de 9 hectares, il a notamment un cours d’eau à proximité, des insectes pollinisateurs et des coccinelles, “je suis dans un environnement qui est très sain, avec un biotope que je qualifie d’exceptionnel”. Ce biotope d’exception lui permet, et l’encourage, à laisser ses myrtilles se développer sans utiliser de produits chimiques. “Nous n’utilisons que des plantes, des infusions et des macérations, que des choses que la nature connaît. On ne lui donne rien de chimique, surtout pas”, explique l’agriculteur dont les pratiques sont labellisées Demeter, le label de la biodynamie.
Attirées à la fois par la tendance liée à la myrtille, et par ce mode de production, de nombreuses personnes se sont rendues dans le champ de Christophe Pigeard cet été. “Je me suis aperçu que les gens étaient très demandeurs de la libre cueillette, alors je me suis dit pourquoi pas essayer”. Si la vente de ses récoltes, ainsi que l’ouverture à la libre cueillette, ne lui permettent pas encore de vivre totalement de son activité, l’agriculteur se dit confiant, et il ne compte pas changer sa forme de production, même si cette dernière n’est pas la plus rémunératrice, “la biodynamie, c’est plus qu’une forme d’agriculture, c’est une façon de penser”.