« Je traçe ma route »: l’ambition de Philippe Dorthe est tout entière contenue dans ce propos qui laisse peu de place au doute. Le conseiller général de Bordeaux satisfera, certes, aux obligations statutaires au sein du PS bordelais mais il fera tout pour être tête de liste aux élections municipales. Sa présentation à la presse , lepremier dossier qui l’accompagnait et le slogan de campagne « Force d’Avenir »(1) témoignent de la volonté du conseiller général du premier canton de s’imposer dans ces primaires à gauchen avant d’affronter Alain Juppé, si du moins le maire de Bordeaux, ayant surmonté son échec aux législatives, se déclare -ce qu’il pourrait faire à l’occasion de sa rentrée- et renouvelle son équipe municipale.
Juppé ne me fait pas peur
La perspective d’un duel avec le maire de Bordeaux semble réjouir Philippe Dorthe qui revendique sa qualité d’élu de terrain, de bordelais de toujours, fier de sa modeste extraction et autodidacte sans complexe. »Alain Juppé ne me fait pas peur dit-il ; je suis respectueux mais pas impressionné ». Mais, attention « les chasseurs savent que les sangliers blessés sont les plus dangereux », un rappel qui sonne aussi comme une mise en garde à Alain Rousset au cas où le président du Conseil régional serait candidat, ce que Dorthe ne croit guère vraisemblable. Le candidat à la candidature discuterait » au fond », avec Alain Rousset s’il se résolvait à se lancer dans la bataille. Quant à Michèle Delaunay qui affirmaità Aqui!, dimanche à La Rochelle qu’un ticket Rousset-Delaunay était le meilleur choix pour éspérer l’emporter, Philippe Dorthe consent à assurer qu’un ticket Delaunay-Dorthe aurait de la gueule », rappelant aussitôt que la députée de Bordeaux n’était pas favorable au cumul d’un mandat national et d’un mandat local. » La vraie rénovation du PS est là » ajoute-t-il.Et d’enchaîner: « maire de bordeaux j’abandonnerai mon poste de conseiller régional. »
Une campagne de gauche
Philippe Dorthea dévoilé les premiers thèmes d’une campagne qu’il veut ancrer à gauche, notamment sur la question de l’urbanisme et du logement, Bordeaux ayant « de somptueuses façades » mais manquant d’une identité: « on a beaucoup bétonné et on a raté l’essentiel, une évolution urbanistique de la ville ». Et de citer comme un contre exemple l’ensemble Haussman, « une ville dans la ville » sans mixité sociale et sans service, où « l’école a été livrée avec trois classes manquantes ». Ranimer le fleuve et « réunifier Bordeaux autour de la Garonne », créer « un véritable réseau de bateaux bus » mais renoncer aussi au pont Lucien Faure que Dorthe critique avec vigueur pour ses conséquences au niveau de la pollution et dont il rappelle qu’il a suscité la plus vive opposition lors de l’enquête publique: autant de sujets que le conseiller général, chantre de la rive droite veut se faire le défenseur, au long d’une campagne qu’il veut attaquer sans attendre, conscient de la difficulté de l’entreprise mais se sachant soutenu par l’équipe du conseil général et accompagné par l’ancien directeur de cabinet de Philippe Madrelle, Christian Laurrissergues.
J.A
Rencontre » au sommet » ou presque
L’annonce par Philippe Dorthe de sa candidature à la candidature a suscité de la mauvaise humeur parmi les socialistes bordelais. Alain Anziani, responsable fédéral girondin a réuni Michèle Delaunay, Jacques Respaud , Philippe Dorthe et Vincent Feltesse, président de la CUB et proche d’Alain Rousset. Philippe Dorthe considère qu’en faisant acte de candidature il a respecté le calendrier fixé au niveau national, alors qu’il lui est reproché d’avoir forcé le calendrier départemental. L’horizon du 15 octobre est celui fixé pour le choix de la tête de liste à Bordeaux. L’incertitude reste grande quant à la décision finale d’Alain Rousset. Sa candidature serait évidemment gage d’unité. Commencera-t-il à lever les doutes qui subsitent ce 13 septembre lors d’une rencontre avec la presse à la Région?