C’est par un premier tacle à Vincent Feltesse, que le Maire sortant, a initié sa conférence de presse, «je parle à tous les bordelais, alors que mon adversaire parle au peuple de gauche».Un adversaire qualifié d’«agressif» et «qui se bat plus que celui de 2008» (Alain Rousset, ndlr). Suivant une ligne offensive, il s’est attaché à répondre aux arguments développés par «son principal adversaire» jamais nommément cité.
« Quand on a un bon Maire… »A l’argument de la nécessité d’une alternance développée par l’équipe de Vincent Feltesse, il répond qu’ «il faut alors aussi le dire à Lille, Nantes ou au Conseil général de Gironde. Quand on a un bon Maire, on le garde». Et pour justifier sa mise au point sur divers éléments avancés par Vincent Feltesse, Alain Juppé insiste: lui et son équipe ne sont pas dans le «dénigrement systématique et les bobards, ce qui n’est pas le cas de mon adversaire».
Première mise au point: Bordeaux ne serait pas une ville de vélo. «Nous sommes classés 4ème au rang mondial par un magasine Scandinave», rétorque Alain Juppé. Autre réplique: Vincent Feltesse propose un tram à Caudéran, «mais en tant que président de la CUB, il a répondu à un appel à projet de l’Etat pour expérimenter un Bus à Haut Niveau de Service à Caudéran. En plus, on sait que le tram à cet endroit ne passe pas au-delà des boulevards». Autre «approximation» de son rival: les rythmes scolaires. «Contrairement à ce que prétend mon adversaire, la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2014 n’entraîne pas la perte des subventions de l’Etat». Enfin, sur la culture, Alain Juppé met en avant le classement de Bordeaux comme deuxième ville d’art selon le Journal des Arts, ou encore sa troisième place concernant l’offre culturelle aux étudiants.
«De toutes façons, nous sommes dans le peloton de tête de tous les palmarès… y compris pour les embouteillages…» Sur ce point, il ne veut pas se «défausser» mais renvoie à la co-responsabilité de la Cub. Pour autant, la thématique des transports apparaît bel et bien comme un enjeu de la campagne. «On ne réglera pas le problème simplement par le développement de transports intelligents. Il faut du co-voiturage, des plans de transport pour les entreprises, et utiliser les réseaux intelligents qui peuvent fluidifier. Mais ça ne suffira pas: il faut des infrastructures supplémentaires». Infrastructures collectives et routières. «On ne peut pas ne pas se poser la question du délestage de la rocade des poids lourds internationaux», insiste-t-il.
« Curieux concept de la démocratie »Considérant son adversaire comme le «théoricien national du porte à porte», il dénonce un candidat «plus porté sur les mots qu’autre chose» pointant notamment que «sur les 50 000 logements programmés le long du tramway, aucun n’est encore en chantier», et dresse le même constat sur les 50 000 ha de nature promis par le Président de la Cub.
Dernière critique à l’égard de Vincent Feltesse, «son curieux concept de la démocratie» à travers sa prétention à la présidence de la CUB après les élections même en cas de défaite à Bordeaux.
Une CUB sur laquelle il reste optimiste, «j’ai bon espoir. Il faut conforter les villes qu’on a et en gagner d’autres qu’on a perdues par notre bêtise en 2008» Et de citer Bruges, Pessac ou Mérignac où en 2008, en plus d’un contexte national très défavorable, les candidats partaient souvent divisés. «Cette année les candidats ont été désignés plus tôt, avec une ambition collective plus prononcée qu’en 2008.» Quant à sa propre liste, «elle est finalisée à 90%», annonce-t-il. Elle sera d’ailleurs présentée le 28 janvier. Sur 61 noms, il y aura 50 sortants, «quand on a de bons coéquipiers on les garde».
Sur son projet de mandature pour 2014-2020, dévoilé vendredi prochain, il suggère une reprise de la compétence des ordures ménagères par la ville et annonce qu’en matière économique, «l’entreprise sera au cœur de la stratégie», avec notamment la création d’un «conseil des entrepreneurs». Objectif: « redonner confiance aux entreprises ». Une thématique qui lui donne l’occasion d’un dernier coup de griffe à Vincent Feltesse: «A la CUB, c’est affligeant comment l’entreprise est diabolisée; les PPP c’est le diable, et la DSP c’est une privatisation… c’est absurde!»