Deux jours. Il n’aura fallu que deux jours à 45 techniciens d’Enédis Limousin pour rénover 7,5 km de lignes électriques sur cette commune à l’Est du département. Une course contre le temps afin d’améliorer la fiabilité du réseau aérien moyenne tension (20 000 volts) et la qualité de l’alimentation électrique de ses clients en limitant la gêne occasionnée par les coupures d’électricité. Une opération réalisée dans le cadre du chantier de modernisation dénommé FIER démarré le 28 août et qui se terminera le 28 octobre, une fois les 120 poteaux électriques de la ligne eux aussi changés.
Les 11 et 12 septembre, des moyens importants ont donc été déployés avec le renfort de techniciens venus des départements voisins de la Creuse et de la Corrèze. « Le but est de massifier les moyens techniques et humains dans un temps court pour ne pas y revenir indique Patrick Rousseau, directeur régional d’Enedis. Ce chantier est fait pour vingt ans et il aura fallu deux jours seulement là où normalement, il en faut dix ce qui a divisé par deux le temps de coupures. Notre objectif est aussi la satisfaction client. »
« Moins de km, moins d’émissions de CO2 »
Une dizaine de groupes électrogènes ont été installés aux abords du chantier pour alimenter tous les foyers concernés par les coupures « des groupes zéro émission, précise-t-il, des grosses batteries en réalité qu’on a acheminées sur place pour ne laisser personne dans le noir. » Il est donc également prévu de remplacer 120 poteaux d’ici la fin octobre. Les travaux d’un montant de 560 000 euros répondent aux enjeux de transition énergétique.
En effet, Enédis compte réduire de 20% ses émissions de carbone dès 2025 et vise la neutralité carbone d’ici 2050. Ce type de chantier doit donc être en accord avec ses objectifs de transition écologique. « En prévenant les pannes, un chantier de rénovation évite des déplacements de techniciens. Moins de kilomètres parcourus c’est moins d’émissions de CO2. » Ce chantier permet aussi aux techniciens de transmettre le savoir-faire et de renforcer leurs compétences pour « être plus efficaces et réactifs lors des interventions de dépannage. »
Avifaune pour préserver les oiseaux
En rénovant son réseau aérien moyenne tension, Enédis accompagne le développement du photovoltaïque et du parc automobile électrique. « Les réseaux électriques sont au coeur de la transition énergétique au travers des raccordements de toutes les sources d’énergie décentralisées, les éoliennes et les installations photovoltaïques mais aussi la mobilité électrique avec les bornes de recharge raccordées au réseau de distribution poursuit le directeur, donc il faut continuer à renforcer et étendre tous ces réseaux. »
Le département totalise 14 000 km de réseaux équipés de près de 9 000 postes de transformation qui desservent 14 000 clients. Chaque année, le distributeur d’énergie investit 20 millions d’euros pour l’entretien, la maintenance et la modernisation de ses réseaux.
Au cours de ce chantier des dispositifs Avifaune, sortes de moulins à vent, ont été installés pour effaroucher les oiseaux et préserver ainsi la biodiversité tout en limitant les risques d’incidents sur ces lignes. Grâce au partenariat signé avec la Ligue de Protection des oiseaux, Enédis est informé des couloirs de passage des espèces protégées comme le Grand-Duc au Mont-Laron. Quinze dispositifs ont été déjà installés en Limousin que les oiseaux de grande envergue s’éloignent des lignes.
Par ailleurs, ce chantier fait aussi appel à des drones ce qui évite le survol des lignes en hélicoptère.
Focus sur la formation : Une nouvelle école des réseaux
Pour faire face à ce que Patrick Rousseau appelle « la deuxième électrification de la France après la 1ère qui a suivi la seconde guerre », Enédis cherche à renforcer ses équipes avec ses écoles des réseaux pour la transition énergétique. En partenariat avec l’Education Nationale, des lycéens de Bac Pro Mélec (métiers de l’électricité et de ses environnements) sont formés à ses métiers. Quatre classes ont été ouvertes en Limousin, aux lycées Cabanis de Brive-la-Gaillarde, Maryse- Bastié à Limoges et une à Guéret ainsi qu’au lycée Turgot à Limoges depuis la rentrée. Les lycéens sont accompagnés d’un mentor et effectuent 13 semaines de stages chez Enédis.
Une trentaine d’embauches sont programmées cette année et 50 alternants ont rejoint les hommes en bleu. Mais les besoins sont immenses. « Nous avons des perspectives de recrutements sur plusieurs dizaines d’années » annonçait le directeur régional. Des perspectives prometteuses qui peuvent intéresser des jeunes en quête d’un avenir assuré tout comme des personnes cherchant à se reconvertir « comme ce vendeur de sushis qui était sur la côte » remarque-t-il.