Usage individuel de la voiture, congestion automobile, urgence environnementale… Les grands défis de la mobilité sont bien connus de la Métropole bordelaise. Et d’autant plus que celle-ci porte une politique volontariste de croissance démographique, visant non moins que le million d’habitants… qui devront bien réussir à s’y déplacer. Des difficultés bien connues mais prises en compte par les politiques, du Grenelle des mobilités lancé en 2011 par l’ex CUB, jusqu’à l’adoption le 22 janvier dernier par les élus métropolitains d’une Stratégie globale de mobilité sur 10 ans. Pour un montant de 2 Mds €, celui-ci place au coeur de ces ambitions, le développement des transports en commun, et plus encore du tram.
De plus en plus porteur, quantitativement et politiquement parlant, au fil de ces extensions très médiatisées, il ne pourra pour autant pas être la solution à tout, ni à tous. Et d’ailleurs, les élus métropolitains en ont bien conscience puisque la Stratégie des mobilités récemment adoptée, intègre, pour la première fois dans un même document, le schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains, et un regard sur l’ensemble de la palette des déplacements : de l’ « optimisation de l’usage de la voiture », au « renforcement de l’efficacité des transports en commun », sans oublier de chercher à « exploiter le potentiel des modes doux » et des mobilités alternatives…
Mais au-delà des élans politiques affichés, et parfois un peu oubliés en cours de route, comme en a semble-t-il fait les frais le plan vélo 2012, l’exercice ne s’annonce pas facile : d’après une comparaison nationale, les habitants de la métropole bordelaise comptent parmi les plus friands de leur véhicule personnel, avec 1,25 voiture par ménage, contre 1,06 à Lyon ou 1,02 à Lille…. Et pourtant, regarder un peu plus du côté des autres solution de mobilité, multiples et variées, ne nous ferait pas de mal, voire un peu de bien : sur les 26% de gaz à effet de serre émis par les transports toute catégorie sur la métropole, 61% d’entre eux sont uniquement dus aux véhicules particuliers…
Pour autant, même au lendemain d’une COP 21 que l’on dit réussie, on peut décider de se mettre au vélo pour bien d’autres raisons que la seule qualité de l’air qu’on respire… A commencer par le fait que « c’est plus rapide et plus pratique », même si ça n’est pas une sinécure… C’est en tout cas la conviction de notre cycliste-témoin Marc, qui a bien des choses à dire (et pas que des bonnes) sur la politique cyclable de l’agglo.
« De toute façon, en matière de mobilités alternatives, ce qu’il faut, c’est essayer pour voir » encourage Brigitte Terraza, vice-présidente de la Métropole en charge des mobilités alternatives, des modes doux et du covoiturage dans un long entretien qui ouvre cette enquête. Tester, c’est justement ce qu’a décidé de faire Chantal, mère de 5 enfants, en suivant l’expérience « 2 mois sans ma voiture », lancé par Koolicar, l’ADEME et la Maïf. Mais d’autres « expériences » sont possibles : les plans de Déplacements d’entreprise par exemple, le challenge de la mobilité organisé chaque année par l’ADEME, les applis multiples et variées qui facilitent nos déplacements (même en voiture…) ou encore bientôt le BHNS, nouveau mode de transport en commun qui, si tout se passe bien, devrait arriver dans la métropole d’ici 2 ans… On vous prévient déjà : a priori aucune de ces solutions n’est parfaite. Mais les heures de bouchons sur la rocade ou les boulevards non plus !