Bordeaux Métropole : renouvellements et départs anticipés


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 17/07/2020 PAR Romain Béteille

L’ambiance était électrique et les termes secs. Ce vendredi, en préambule du vote chargé d’élire le nouveau président de la métropole bordelaise, celui qui en est encore le président et maire du Bouscat, Patrick Bobet, n’a, comme il fallait s’y attendre, pas mâché ses mots face à la nouvelle assemblée. « J’ai toujours pensé qu’il valait mieux partir avec élégance qu’être congédié avec arrogance. Nous sommes en effet congédiés, brutalement, après 50 ans de cogestion et de partage de la gouvernance. Mr Anziani, vous pensiez comme Michel Sainte-Marie, que « la cogestion est consubstantielle de l’existence de la communauté urbaine de Bordeaux » il y a trois semaines. Brusquement, tout a changé et vous tournez le dos à l’élégance qui vous a été faite il y a six ans, renouvelée il y a seize mois, de rester nombreux à la table exécutive lorsque vous étiez minoritaire », a continué le chef de file de Communauté d’Avenir.

« Je suis convaincu que c’est une erreur, une triple erreur. Politique, du fait de ce déni démocratique qui exclut 11 communes. Humaine car c’est bafouer et mépriser le vote des habitants de ces 11 communes (250 000 habitants, le tiers de la métropole) puisque leurs élus n’auront, de fait, aucun pouvoir. Stratégique enfin car tous ces élus ne porteront pas de la même manière les projets et les décisions dont ils auront été écartés alors qu’elles ont parfois besoin d’un portage politique fort pour se réaliser ». Patrick Bobet n’a pas épargné le nouveau maire écologiste de Bordeaux. « Dès le départ, au soir du 28 juin, la volonté du maire de Bordeaux et de ses collègues verts était d’exclure sèchement les élus de notre groupe, pourtant le plus important numériquement ».

Conséquence directe : les 38 sièges occupés par l’ancienne majorité ont « séché » l’assemblée en décidant de ne pas participer au vote. L’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian, interrogé à la sortie du conseil, l’a affirmé : « privilégier un accord d’étiquette et exclure onze villes d’une gouvernance, c’est le contresens même de ce qui se fait dans toutes les agglomérations. Se priver de cet engagement, c’est une faute politique, démocratique et ce sera un risque majeur d’équilibre sur notre agglomération dans les mois qui viennent ».

Vision métropolitaine

Deux présidents se sont présentés : la majorité, sans surprise, a proposé Alain Anziani. Philippe Poutou, quant à lui, s’est présenté lui-même (puisqu’il était le seul représentant de « Bordeaux en Luttes »). Tout comme il l’a avoué lors du premier conseil municipal de Bordeaux, cette candidature est avant tout symbolique, visant à « aller au bout de notre démarche, faire entendre la colère sociale. Nous sommes en désaccord avec la majorité actuelle qui ne propose pas de politique en rupture ». Au final, Philippe Poutou n’aura qu’un seul vote.

Avec 66 suffrages exprimés, 65 votes ont donc plébiscité Alain Anziani, élu donc à la majorité absolue septième président de Bordeaux Métropole. Il a répondu directement aux griefs en affirmant que « censurer une commune, c’est censurer toute une population. C’est renier notre raison d’être qui est de représenter les populations. Je serai le garant du dynamisme et de l’innovation. Je souhaite une métropole agile, déconcentrée, proche de ses habitants et aussi en coopération avec les autres territoires. Je crois en la commune, je me méfie des grandes structures et des ambitions supra-communales. Il faudra qu’on arrive à créer un nouveau modèle qui alliera l’efficacité et la proximité ». Après un discours qui reprenait, peu ou prou, les objectifs cités lors de la conférence de presse de ce jeudi, le maire de Bordeaux, pour sa part, a souligné que « cette nouvelle gouvernance n’a(vait) rien d’extravagant. Elle a aussi été choisie à Nantes, Lyon, Strasbourg et Grenoble. Elle n’exclut pas, elle partage et elle clarifie les échelons de pouvoir ». Thomas Cazenave, élu En Marche, préfère alerter sur le changement démocratique : « est-ce une rupture ou un modèle de cogestion limité ? Il vous appartient de dissiper ce malentendu. Les citoyens sont les grands absents », a-t-il notamment affirmé, plaidant à nouveau, comme il l’a fait pendant la campagne des municipales, pour l’arrivée à la métropole du suffrage universel direct. 

Les 20 vice-président(e)s de Bordeaux Métropole

1) Pierre Hurmic (EELV), maire de Bordeaux (pilotage et évaluation du projet de transition métropolitaine)

2) Christine Bost (PS), maire d’Eysines (aménagement urbain et naturel et foncier opérationnel)

3) Clément Rossignol-Puech (EELV), maire de Bègles (mobilités et prospective)

4) Stéphane Delpeyrat (Génération.s), maire de Saint-Médard-en-Jalles (développement économique, emploi, enseignement supérieur et recherche)

5) Patrick Labesse, maire de Carbon-Blanc (collecte, tri, valorisation des déchets)

6) Véronique Ferreira (PS), maire de Blanquefort (finances)

7) Alain Garnier (EELV), maire d’Artigues-Près-Bordeaux (ESS et économie de proximité)

8) Jean Touzeau (PS), maire de Lormont (valorisation du fleuve, franchissement et rééquilibrage rive droite)

9) Bernad Louis Blanc, adjoint à la mairie de Bordeaux en charge de l’urbanisme (stratégies urbaines, PLU, gestion des risques inondations et technologiques)

10) Jean-François Egron (PS), maire de Cenon (ressources humaines)

11) Sylvie Cassou-Schotte (EELV), adjointe à Mérignac (eau et assainissement)

12) Brigitte Terraza (PS), maire de Bruges (proximité et déconcentration de l’action métropolitaine)

13) Claudine Bichet (EELV), première adjointe à la mairie de Bordeaux en charge des finances (climat, transition énergétique, santé)

14) Jean-Jacques Puyobrau (PS), maire de Floirac (logement, habitat et politique de la ville)

15) Claudine Mellier (PC), élue à Mérignac (transport routier et ferroviaire)

16) Brigitte Bloch, élue à Bordeaux (tourisme, évènements et équipements métropolitains)

17) Béatrice de François (PS), maire de Parempuyre (transports en commun et stationnement)

18) Céline Papin (EELV), adjointe à Bordeaux (équilibre des territoires, relations internationales et dialogue citoyen)

19) Andréa Kiss (Génération.s), maire du Haillan (espaces publics et Fonds d’Intérêt Communal)

20) Patrick Papadato (EELV), élu à Bordeaux (stratégie nature, biodiversité et résilience alimentaire)

Les huit conseillers délégués au bureau de Bordeaux Métropole

1) Delphine Jamet (EELV), adjointe à Bordeaux (numérique)

2) Maxime Ghesquière (EELV), élu à Bordeaux (habitat inclusif et accès aux biens essentiels)

3) Marie-Claude Noël (EELV), élue à Bordeaux (PLU et foncier)

4) Alexandre Rubio (PS), maire de Bassens (Opération d’Intérêt Métropolitain rive droite)

5) Emmanuelle Ajon (PS), adjointe à Bordeaux et vice-présidente du département de la Gironde (innovation sociale de l’habitat)

6) Nordine Guendez (PS), maire d’Ambarès-et-Lagrave (multimodalités et plans de déplacement des entreprises)

7) Josiane Zambon (PS), maire de Saint-Louis-de-Montferrand (santé)

8) Isabelle Rami (EELV), élue à Talence (mobilités alternatives)

L’info en plus : Vous pouvez retrouver les premiers axes politiques de la métropole ici.

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