C’est un acte symbolique qui s’est déroulé ce lundi après-midi au Pôle Territorial du Haillan. En effet, les 15 premières communes ayant opté pour la mutualisation de leurs services avec la Métropole bordelaise ont signé les tout premiers contrats d’engagement. Ambarès et Lagrave, Ambès, Bègles, Bordeaux, Blanquefort, Bruges, Floirac, Le Bouscat, Le Taillan-Médoc, Lormont, Mérignac, Pessac, Saint-Aubin de Médoc, Saint-Louis de Montferrand et Saint-Vincent de Paul ont donc franchi le pas les premières, après une visite d’Alain Juppé ces derniers mois au sein des 28 communes de la métropole pour entamer le chantier d’une « mutualisation à la carte ». Elles devraient être suivies début 2017 dans un deuxième cycle déjà en préparation par Carbon-Blanc, Le Haillan et Parempuyre.
Proximité et simplicité
L’étape importante d’un processus qui, selon Alain Juppé, doit rester le plus simple possible. « C’est la première concrétisation du schéma de mutualisation signé en mai 2015. Cela prouve le succès de la démarche fondée sur deux principes simples : le volontariat, qui s’est plutôt bien déroulé malgré quelques inquiétudes et la proximité, qui est un gage d’efficacité », a affirmé le Président de la Métropole et maire de Bordeaux, qui a fait le voeu « qu’on ne complique pas les choses dans ce nouveau cadre d’organisation. Si on pouvait même les simplifier, ce serait mieux ».
Des conséquences directes ?
Les premières conséquences de la mutualisation sont visibles à différentes échelles. Du point de vue des pôles territoriaux, premièrement, l’effectif a été multiplié par trois, et ceux de Bordeaux Métropole comptent désormais 5016 agents (contre près de 3000 en 2015). De celui du budget d’autre part, la masse salariale des agents transférés pesant près de 90 millions d’euros de complément dans le budget métropolitain (établi à 1,49 milliard d’euros soit en progression de 17% par rapport à 2015) sans compter les vingt millions supplémentaires également liés à la mutualisation.
Pour autant, ce grand chambardement n’est pas vu de la même manière en fonction de la commune qui s’y associe. Pour Le Taillan-Médoc, commune de 10 000 habitants, cela a par exemple représenté un grand changement aux effets réels, comme le confirme son actuelle maire, Agnès Versepuy. « Ca a été un gros chantier pour nous, mais on a vu de réels bénéfices dans ces premières étapes ». Non content d’avoir transféré 28 agents au service de la métropole, c’est le « dialogue social et le choix de nos domaines de compétences » qui a constitué le gros de ce chantier. « Par exemple, nous avons délégué à la métropole les services support dans le domaine du bâtiment et des espaces verts. Notre premier chantier est en cours dans une école maternelle ou nous allons retirer les préfabriqués pour installer une classe en dur ».
De nouvelles conférences territoriales
Les conséquences pour les maires sont donc assez directes : rapidité de la procédure augmentée, faisabilité et réactivité. « Si demain le citoyen se reconnaît dans notre nouvelle organisation, on aura gagné. Si on créé une grosse machine centralisée, ça ne fonctionnera pas », a affirmé Alain Anziani, premier vice-président de Bordeaux Métropole chargé de la métropolisation.
Même si ces contrats d’engagement ont structuré le cadre général d’organisation entre les communes et la Métropole, il précise aussi que les communes conservent tout de même un rôle de donneur d’ordre, malgré l’autorité hiérarchique de la Métropole sur l’ensemble des services mutualités. Toutes ces questions devraient être abordées au travers de la mise en place dans les prochains mois de « conférences territoriales » qui réuniront l’ensemble des maires du territoire. Une sorte « d’instance d’évaluation qui révisera annuellement les contrats d’engagement et se réunira de manière régulière ».