Bordeaux Technowest, la Technopole dédiée à l’aéronautique et au spatial de la métropole bordelaise, s’apprête en 2016 à concrétiser une nouvelle bonne idée de développement économique : la création d’une structure pérenne visant à faciliter le transfert de technologies du spatial vers le médical. Un projet presque d’évidence quand on sait la fertilité du premier à produire des brevets en masse, et les besoins importants du second pour toujours mieux soigner, en efficacité ou en confort, les patients.
Etablir des liens et passerelles
Un projet presque d’évidence aussi au regard de la richesse du territoire métropolitain en entreprises dédiées à ces deux secteurs d’activité (plus de 200), ainsi que la présence importante de CHU, d’universités et de laboratoires pouvant se prévaloir des labels IDEX et EQUIPEX. Un projet d’évidence enfin, au regard du succès toujours plus important du colloque MédiSpace, dont la vocation ; sur une journée, est précisément d’établir des liens et passerelles entre les filières de l’espace et du médical.
Un projet pourtant, auquel personne n’avait encore jamais vraiment pensé… sauf les équipes de la technopole qui en avait eu l’intuition, au côté du Centre National d’Etudes Spaciales (CNES), en créant justement MediSpace il y a 3 ans. C’est à l’occasion de la 3e édition de ce colloque, à la Maison des associations de Mérignac hier, que la nouvelle a été officialisée par le directeur de la Technopole, François Baffou, et par Franck Reynal, vice-président de la Métropole en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Si tout n’est pas encore définitif, d’un point de vue juridique et organisationnel, à commencer par sa dénomination précise, la future structure possède déjà quelques atouts (à commencer par l’environnement métropolitain) que la journée MediSpace a permis de mettre en valeur à travers une série de conférences et un village de l’innovation, présentant quelques perles, déjà issues de l’heureuse rencontre entre médical et spatial, et des potentialités qu’elle recouvre.
Nouveaux marchés et nouveaux emplois
Parmi elles, la société pessacaise I2S, spécialisée dans l’imagerie s’est associée à une société de biotechnologie, installée dans le Languedoc Roussillon, pour aboutir à un projet commun : le Condor scan. Pas plus grand qu’un stylo, l’outil permet la numérisation en 3D de la dentition. Un projet réalisé grâce à l’exploitation d’un technologie originellement développée par le CNES pour des satellites d’observation de la terre…
Pour Christophe Lacroix, Directeur R&D et innovation à I2S, « pour faire du, transfert de technologie, il faut un tissu industriel, des laboratoires de recherche, des cellules de transfert, des lieux ou des événements pour métisser tout ça, des financeurs, mais aussi se coordonner et s’assurer d’avoir un accès à un marché. Il faut aussi des facilitateurs, via des technopoles, des têtes de réseaux, pour rencontrer les différents acteurs et parvenir à un moment clé, à être tous ensemble autour de la table » bref, « créer des rapports humains, avoir un apport mutuel au projet, et se rappeler surtout que le transfert de technologie, autant passionnant que ce soit, ça reste un outil, ça n’est pas un but en soi. Il faut d’abord partir d’un besoin, celui des médecins, dans l’exercice de leur métier, et voir comment y répondre », insiste François Salin, Vice Président de Bordeaux Unitec.
« Mettre les gens autour de la table et parvenir à faire converger en un lieu les personnes qui ont des idées, celles qui ont des besoins, et enfin celles qui ont les technologies », voilà le pitch de François Baffou sur ce que sera cet « incubateur MédiSpace », annoncé par le Vice Président de la Métropole pour 2016. Un nouveau centre de diffusion des technologies à venir sur la Métropole, dont le modèle économique se cherche encore (« sans doute public-privé qui arrive à s’autofinancer », avance François Baffou), mais dont l’ambition sera au final l’ouverture de nouveaux marchés et emplois, pour les sociétés de l’agglomération, et au delà.