Maxime, chef d’entreprise à Limoges qui innove


Maxime Jouaud a créé la jeune entreprise innovante Insilibio en 2019

Maxime Jouaud a créé le jeune entreprise innovante Insilibio en 2019Corinne Merigaud

Maxime Jouaud a créé le jeune entreprise innovante Insilibio en 2019

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2022 PAR Corinne Merigaud

La série « Présidentielle, mes attentes, mes espoirs » se poursuit avec Maxime Jouaud, chef d’entreprise de Limoges qui a créé la start-up Insilibio. Le trentenaire ira voter car il a toujours voté à la Présidentielle. S’il n’a pas encore fait son choix, il s’est fixé trois critères déterminants, l’aide à l’innovation, l’écologie et la prise en charge des enfants en situation de handicap.

A 31 ans, Maxime Jouaud est un jeune chef d’entreprise épanoui, dynamique et plein de rêves. Il a suivi à Limoges ses parents chefs d’entreprise, réussi ses études secondaires, obtenu un doctorat en neurosciences en 2016. Il a intégré une entreprise locale qu’il a quittée au bout d’un an, un échec formateur.

« Dès le doctorat, j’ai suivi des formations à l’entrepreneuriat car j’étais sensibilisé à la création d’entreprise par le parcours de mes parents » reconnaît Maxime Jouaud. Le directeur de l’incubateur de Limoges l’a mis en contact avec le Pr Patrick Trouillas qui cherchait à transférer une technologie issue d’un laboratoire de l’Université après quinze ans de travaux. Ce professeur a développé une technologie capable de modéliser le comportement de molécules de manière numérique sans expérimentation animale. Maxime reprend ses études en alternance à l’IAE et décroche un Master 2 en gestion et administration des entreprises. « Une solution parfaite pour ne pas prendre du retard tout en travaillant sur mon projet » assure-t-il.

Il fonde Insilibio en 2019 avec 131 000 € de capital et, pour actionnaires, la holding familiale, le Pr Trouillas et le Pr Otyepka, mondialement reconnus dans leurs domaines. L’entreprise est une organisation de recherche sous contrat avec un financement public et privé qui emploie aujourd’hui six salariés. « On vend de la recherche à nos clients comme un labo sous statut privé en apportant des compétences de chimistes, informaticiens et biologistes à de grands noms de la cosmétique, de la pharmacie et de l’agroalimentaire » confie-t-il.

Un autre regard sur la politique

Il a bénéficié du fonds d’amorçage de la Région (130 000 €) et d’un crédit impôt recherche annuel de 50 000 €. Depuis qu’il est chef d’entreprise, il prend de plus en plus en compte la politique. « Je comprends mieux les enjeux qui gravitent autour de notre société et de la mienne en particulier qui a été subventionnée par la Région, on est soutenu par le crédit impôt recherche, on a embauché de jeunes docteurs formés par le public, on est hébergé dans des locaux de Limoges Métropole, c’est du donnant donnant. Quand on voit les besoins actuels pour l’innovation et le numérique, mon vote sera influencé dans cette direction. »

Il déplore l’image souvent négative que les citoyens peuvent avoir de sa fonction. « On met tout le patronat dans le même panier, moi je n’ai pas la vie d’un PDG d’une multinationale », rétorque-t-il, « mon souci est de trouver des marchés, d’accélérer et de recruter. On a besoin d’accompagnement à ce niveau là, d’aides à l’embauche, de financements pour les universités qui forment des docteurs, de faciliter l’interaction entre privé et public.»

Il plaide aussi pour une plus grande indépendance financière des start-up trop souvent vampirisées par des fonds d’investissements. « Je n’ai pas fait de levée de fonds car ce sont des dettes envers les actionnaires et une dépendance forte. Je veux créer une entreprise pérenne, pas une licorne. Je veux emmener tout le monde dans la réussite, allier l’entrepreneuriat à une vision humaine des RH, et que tous les salaires suivent. » 

Il attend des changements sur la scolarisation des enfants en situation de handicap

Autre thème qui le préoccupe, l’écologie avec l’ambition de construire un bâtiment intelligent. « On doit être éthique dans ce domaine comme on l’est dans notre activité en mettant aux sous-sols nos puissants engins de calculs qui consomment et en produisant de l’électricité verte. »

Des attentes fortes sur le handicap à l’école

Les propos se font plus durs lorsque ce père d’un enfant autiste aborde le handicap, un thème absent de cette campagne. C’est sur ce thème qu’il attend des avancées significatives au cours du prochain quinquennat. « On est complètement abandonné par un système, raconte-t-il, mon fils est verbal et n’a pas de troubles du comportement. On cherche à le laisser s’intégrer à l‘école mais l’école cherche à le pousser dehors. Le système est plutôt géré par l’ARS que par l’Education nationale. Il y a d’énormes lacunes, les financements ne vont pas aux bons endroits. »

Il a dû batailler pour lever les obstacles à sa scolarisation. « Cela a été la croix et la bannière pour trouver un éducateur spécialisé et pour le maintenir en classe ULIS », assure-t-il. « Trouver une assistante de vie scolaire est un calvaire, sans parler des SESSAD [Service d’éducation spéciale et de soins à domicile, ndlr] où il y a des listes d’attente de cinq ans partout. C’est un peu désespérant, cela nous bouffe la vie. »

Le jeune père de famille ne baisse pas les bras, il envie le modèle canadien ou italien. « Les Italiens montrent que l’intégration des enfants autistes doit être en classe. On doit mettre en place des éducateurs spécialisés à l’école et des psychologues aussi plutôt que de parquer nos enfants dans des instituts ! Et on essaie de faire de l’école inclusive. Ce fut la grande cause de l’épouse du président mais en cinq ans, je n’ai pas vu le système évoluer. Je vous dis ça avec la boule là… Cela reste émotionnellement compliqué .» Les espoirs sont grands pour cette famille qui demande simplement un accès normal à l’école pour garantir à leur fils l’égalité des chances. « On veut la prise en charge de nos enfants par l’Education nationale et non par le médical, demande-t-il, car aujourd’hui, on ne fait que mettre les enfants dans le carcans du handicap. »

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