Le bâtiment financé par les fonds européens à hauteur de 4 millions d’euros accueille depuis la mi-septembre les équipements utilisés par deux organismes. D’une part, le Centre technologique aquitain des matériaux avancés et des composites (CANOE) qui est également implanté sur Bordeaux, ainsi que l’Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l’environnement et les matériaux (IPREM), qui est basé en Béarn.
Les scientifiques qui y travaillent axent leurs recherches sur les matériaux du futur, y compris ceux issus des biotechnologies. Tels les nouveaux plastiques utilisés dans l’aéronautique pour alléger par exemple les carters d’hélicoptères. Car qui dit moins de poids dit aussi moins de consommation en carburant. Ou encore les matières provenant du bois qui permettent de réaliser de nouvelles colles ou tissus performants. Sans oublier les techniques de filage pour la mise en œuvre de fibres de carbone économiques à base de lignine ou de cellulose.
« Un niveau d’excellence » Il ne s’agit là que de quelques exemples. Mais, ainsi que l’explique Olivier Donard, le directeur de l’IPREM, ils illustrent bien les réponses concrètes que les chercheurs peuvent aujourd’hui apporter aux attentes environnementales formulées par notre société à une époque où l‘énergie fossile se raréfie.
Dans un département où la reconversion industrielle du bassin de Lacq a joué un rôle moteur, ils démontrent également le niveau d’excellence nationale et européenne atteint par les équipes réunies au sein de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, estime son président, Mohamed Amara. Tout en soulignant le rôle essentiel que les collectivités locales peuvent jouer pour soutenir ce type de démarche. Car « ce bâtiment permettra à Pau d’être complètement présente dans la compétition engagée sur les matériaux innovants ».
« Il faut continuer à investir massivement dans les universités »Après que le maire, François Bayrou, ait salué l’ambition affichée dans ce domaine par l’UPPA, le propos a été relayé par Alain Rousset, le président du Conseil régional. « Numérique, laser optique, matériaux… L’université constitue un formidable gisement de ressources. C’est aujourd’hui un lieu de transfert de technologie. C’est pourquoi il faut continuer à y investir massivement » dit-il. Tout en regrettant au passage qu’une « mise en compétition » scientifique soit organisée aujourd’hui par les pouvoirs publics d’une ville à l’autre.
« Le fait de passer du pétrole au carbone sur pied est, sur le plan de la science et de la planète, une véritable révolution » ajoute-t-il. » Je veux que l’Aquitaine soit la première dans ce domaine. »