Mangez slow


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2007 PAR Piotr Czarzasty
Fondé en 1989 à Paris, avec son siège à Bra en Italie, le mouvement associatif Slow Food se répand très vite à travers le monde. Il rassemble aujourd’hui 82 000 adhérents, autour de quelques 800 « conviviums, » dans plus de 50 pays. «Le moment déclencheur, paraît-il, eût lieu quand Carlo Petrini, futur président de Slow Food International, aperçut un restaurant de fast food s’installer, Place de la Renaissance, à Rome» nous confie Jean-Baptiste Casenave, secrétaire du Convivium Bordeaux Aquitaine. «C’est à ce moment là, qu’il eut l’idée de fonder un mouvement qui aurait pour mission la sauvegarde des traditions culinaires et la sensibilisation aux valeurs et qualités du goût.»

Manger – un plaisir avant tout

L’action de Slow Food repose sur plusieurs paliers. «Tout d’abord c’est une éducation et une initiation au goût. Il faut comprendre que le goût, c’est quelquechose qui se travaille; il faut prendre son temps pour bien apprécier sa qualité» souligne M. Casenave. Slow Food prône, par ailleurs, la biodiversité des produits de consommation. «On tient à valoriser les produits spécifiques à un terroir; voire à relancer un produit peu connu, qu’on appelle «sentinelle», afin de promouvoir et faire découvrir son goût au plus grand nombre.» Cette notion de biodiversité s’accompagne logiquement d’une volonté de sauvegarde et de promotion de communautés nourricières. «Le but est de préserver ces vieilles habitudes et traditions de consommathuitres jqkion, transmises de génération en génération et qui font toute la richesse des menus gastronomiques régionaux.» Ce dernier pilier éprouve néanmoins quelques difficultés à s’appliquer encore en France comme remarque M. Casenave.

Bon, juste et propre

Titre du nouvel ouvrage de Carlo Petrini, il semble traduire les notions essentielles de la démarche des associations Slow Food. «Ces trois mots désignent les qualités, a nos yeux principales, d’un produit» explique M. Casenave. Bon confie le sens de «goûteux», d’un produit de qualité; propre est lié au respect de l’environnement et de la biodiversité. «On n’accepte pas la culture à outrance. Il est très important de se tenir au rythme des saisons. Si on veut par exemple manger des tomates en décembre, il est évident qu’on sera obligé d’en importer aux pays du sud. Ceci implique des frais de transport qui ne sont pas seulement élevés pour nous mais aussi pour l’environnement.» Finalement, le tèrme « juste » désigne un produit, dont le production fut rémunérée en concordance avec les coûts réels de production.

Dans ce contexte là, un mouvement Slow Food se développe rapidement depuis quelques années en Aquitaine. Il est représenté par 4 conviviums (2 à Bordeaux, un au Pays Basque et un à Bearn) qui rassemblent plus de 300 adhérents. On essaie d’être assez actifs dans la région en organisant notamment des soirées thématiques autour de différents produits régionaux par exemple, avec des interventions d’experts et de cuisiniers.» Les conviviums aquitains sont présents par ailleurs chaque année à la Foire Internationale de Bordeaux, pour présenter des ateliers de gôut. L’attention du mouvement se concentre actuellement sur la préparation de la Journée Internationale Slow Food le 15 septembre prochain, qui aura pour thème la pomme de terre.

Piotr Czarzasty

Photos: Aqui!; JenT

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