Loi Molac : des associations demandent la révision


Le collectif "Pour que vivent nos langues" est vent debout contre la récente décision du Conseil Constitutionnel

Le collectif Pour que vivent nos langues est vent debout contre le Conseil Constitutionnel et compte manifesterMathilde Lamothe

Le collectif Pour que vivent nos langues est vent debout contre le Conseil Constitutionnel et compte manifester

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/05/2021 PAR Yoan DENECHAU

« Épuration programmée », « manœuvres politiques », les associations sont remontées contre le Conseil Constitutionnel, qui a jugé anticonstitutionnel l’enseignement immersif des langues régionales le 21 mai dernier. De nombreuses manifestations sont prévues le 29 mai partout en France, à l’initiative d’acteurs inquiets pour l’enseignement et la transmission des langues régionales.

De joie à sidération en un mois. La joie d’abord, le 8 avril, jour du vote de la Loi sur les langues régionales, dite Molac, d’après le député breton qui l’a portée. Puis la sidération le 21 mai, quand les « Sages » du Conseil Constitutionnel censurent deux articles du texte initial, dont celui sur l’enseignement immersif. La colère ne s’est pas faite attendre du côté des politiques, ni des associations qui œuvrent au quotidien pour l’enseignement et la transmission des langues régionales. « Ce sont des manœuvres politiques qui mettent à mal une loi importante pour nous », regrette Jean-Brice Brana, responsable du pôle langue et société du Congrès permanent de la langue occitane.

« Langues Régionales : SOS enseignement » scande le collectif « Pour que vivent nos langues » dans son appel à manifestation pour le 29 mai. De nombreuses associations se disent sidérées, à l’image de Nina Roth, membre du Collectif pour l’enseignement de l’Occitan en Aquitaine (CREO). « Le 8 avril, de nombreux enseignants du CREO ont poussé un ouf de soulagement : nous avions enfin un cadre légal. Aujourd’hui, nous sommes très en colère et très tristes », décrit-elle. Selon l’enseignante, la décision du Conseil Constitutionnel « n’est pas un beau message envoyé au public » et remet en cause la chaîne de transmission des langues régionales.

« Il suffit d’un mot »

Depuis le 21 mai, les soutiens à l’enseignement immersif des langues régionales pleuvent : les Offices Publics des langues régionales ont signé un communiqué commun, s’opposant à la décision du Conseil Constitutionnel. Des politiques de poids, comme Alain Rousset, François Bayrou ou le sénateur des Pyrénées-Atlantiques Max Brisson ont également apporté leur soutien aux associations. Le Maire de Pau et le parlementaire ont demandé la révision de la Constitution. Une revendication partagée par le collectif Pour que vivent nos langues. « Il suffit de rajouter un mot à l’article 2 de la Constitution : ‘Le Français est la langue commune de la République’ », souligne Martine Ralu.

D’après la présidente de l’association Oc-Bi Aquitaine (pour le bilinguisme Français-Occitan dans l’enseignement public), l’enseignement immersif est un bienfait. « C’est un enseignement tourné vers l’autre. Si nos élites étaient tous bilingues, on n’en serait pas là aujourd’hui, ils seraient plus ouverts », attaque-t-elle. Dans l’ensemble, le collectif Pour que vivent nos langues regrette que le Conseil Constitutionnel s’attaque à une forme de pédagogie présente dans l’enseignement public depuis des décennies et conventionnée par l’Éducation Nationale. Les acteurs du collectif se disent attentifs aux réponses du sommet de l’État, suite aux nombreuses manifestations prévues le 29 mai prochain. « Nous scrutons également les déclarations des candidats aux Départementales et aux Régionales sur le sujet des langues régionales », glisse Martine Ralu.

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