« L’IGP permet de valoriser notre métier », Martin Roquecave


Martin Roquecave s'est installé sur l'exploitation familiale, et produit une partie des fraises sous IGP, un outil de valorisation.

Martin Roquecave s'est installé sur l'exploitation familiale en 2021. La production principale est la fraise du Périgord IGP.Sylvain Desgroppes

Martin Roquecave s'est installé sur l'exploitation familiale en 2021. La production principale est la fraise du Périgord IGP.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 05/05/2022 PAR Sylvain Desgroppes

Après un schéma d’apprentissage relativement classique, Martin Roquecave s’est installé sur l’exploitation familiale l’année dernière. La production principale est la fraise du Périgord IGP. Normal à quelques kilomètres de Vergt, centre névralgique de cette filière. Très encadré, ce signe de qualité offre au jeune agriculteur une solution autant pour valoriser son produit auprès des consommateurs que pour valoriser son propre acte de production. De quoi prendre plaisir à prolonger cette culture.

Entre Périgueux et Bergerac, que ce soit par l’axe principal, la N21 qui passe par Douville et son centre de recherche et d’expérimentation de la filière fruits et légumes (Invenio), ou par l’axe secondaire, la D21 puis D8 qui fait étape à Vergt,  »capitale de la fraise », impossible de ne pas les voir. Au milieu des grands espaces boisés, ils sont presque les seuls à émerger : ce sont les longs tunnels, réservés à la production de fraises.

Parmi ces producteurs, un nouveau, installé le 1er janvier 2021 à Sanilhac. Il s’agit de Martin Roquecave, devenu à cette date cogérant de l’exploitation familiale avec son père. Après un Bac Pro CGEA (Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole) puis un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise Agricole) obtenu en 2018, il est d’abord revenu sur son exploitation en tant que salarié. Le temps de mûrir son projet.

Cinquième génération
Il représente aujourd’hui la cinquième génération de la famille. La production de fraises a toujours été présente. « C’est notre production principale, sur quatre hectares, avec environ 50 tonnes par an. Même si on a aussi des framboises, 25 mères Limousines, en production de broutards, environ 30 hectares de prairies pour le troupeau, et 70 hectares de céréales que j’ai repris à mon grand-père », liste Martin Roquecave.

La production de fraises est aussi la seule de l’exploitation à s’inscrire dans une démarche de qualité : environ 40 % de la production est en effet commercialisée en Fraise du Périgord IGP. Ce Signe d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO), obtenu par la filière en 2004, est un outil non négligeable, sur lequel l’agriculteur souhaite encore s’engager. Au bout, la reconnaissance de la qualité du produit est réelle.

Cahier des charges

Même si pour proposer une production sous IGP, il faut respecter des critères spécifiques, un cahier des charges qui peut s’avérer contraignant. « Il faut faire de la fraise de plein champ, dans le respect d’un territoire géographique précis. Il faut aussi s’engager à utiliser des produits respectueux de la production », commence Martin Roquecave. Il faut aussi bien identifier les variétés, car toutes ne sont pas autorisées.

« On fait de la Gariguette, de la Charlotte, et de la Murano. Il y a un peu moins d’une dizaine de variétés autorisées. L’idée est de trouver celles qui vont s’adapter à son terrain, et qui vont permettre au producteur d’étaler ses plantations, et donc sa production », continue-t-il. Ses fraises, il les vend pour une partie sur le marché de Périgueux, de fin mars jusqu’aux premières gelées, tous les mercredis et tous les samedis.

Valoriser

« L’IGP, cela amène des contraintes, mais c’est quelque chose qui est apprécié des clients. Sur les marchés, on peut échanger avec eux, on parle de ce que l’on fait, de la façon dont on le fait. Les clients sont prêts à payer un peu plus car ils sont fiers de dire qu’ils ont une fraise de qualité produite localement », admet Martin Roquecave. L’IGP, une valorisation économique, mais pas seulement. Une valorisation du métier de l’agriculteur aussi.

« C’est une façon de valoriser notre métier. On travaille pour avoir quelque chose au bout, c’est gratifiant », prolonge le fraisiculteur. La grande partie de sa production, plus de 90 %, est vendue à la SOCAVE, Société coopérative agricole de Vergt. « Je réfléchis pour travailler aussi avec des professionnels comme les restaurateurs ou les pâtissiers. Ils sont demandeurs de cette fraise locale, c’est vendeur pour eux », termine-t-il.



 Rencontrer Martin Roquecave sur son exploitation grâce à notre reportage vidéo en partenariat avec Agriweb.tv :

 

L’info en plus :
Aqui publie une série de portraits de jeunes installés en agriculture en amont de la Journée Installation Transmission, le 24 mai à 14h30 Hall 4 du Parc des Expositions de Bordeaux dans le cadre du Salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine.


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