« La convention adoptée le 25 octobre par le conseil régional traduit une réduction de la participation financière du constructeur Vinci à 29,1% contre près de 50% prévus en 2006 », fait remarquer le Cade, fer de lance de l’opposition anti-LGV dans le Sud-Ouest. Selon un document distribué par le collectif, le coût du projet de LGV Tours-Bordeaux, dont l’estimation est passée de 6,7 milliards d’euros en 2006 à 7,8 milliards dans le projet adopté, n’est imputé qu’à hauteur de 1,95 milliard au concessionnaire-constructeur Vinci, tandis que 1,76 milliard serait financé par Réseau Ferré de France (RFF), officiellement au titre du « privé ». Problème, selon Victor Pachon, le président du Cade, RFF est structurellement déficitaire et sera incapable de financer cette part qui sera à terme couverte par le contribuable français et confortant ainsi le profit de Vinci « qui percevra l’intégralité des péages pendant 44 ans ».
« C’est le contribuable qui va payer »
« Il est inimaginable que les élus ne se soient pas montrés plus préoccupés par cette arnaque », s’étonne Victor Pachon. « Qui va payer le 1,1 milliard d’euros manquant au tour de table ? », demande-t-il. Par ailleurs, le Cade s’est à nouveau prononcé en faveur de la modernisation des voies existantes, et annoncé de nouvelles réunions publiques et manifestations. La prochaine est prévue le 30 octobre. En outre, des militants anti-LGV ont récemment signé devant le Conseil régional un accord pour être mieux entendu des pouvoirs publics. « On prône d’utiliser les lignes existantes qu’on va réaménager, qu’on va sécuriser pour permettre de rouler à 220 km/h », explique Claude Semin, porte-parole de la coordination anti-LGV. « Nous, on est ‘cocorico, on veut faire plus grand plus fort’, mais ça sert à rien dans ce contexte particulier de distances très courtes. La LGV n’est pas justifiée. » Paris-Bordeaux en deux heures contre trois au minimum aujourd’hui, cela constitue pour l’économie régionale un facteur de développement. Le 25 octobre, le Conseil régional a voté le financement des 306 millions d’euros du tronçon Tours-Bordeaux. La LGV Atlantique, qui permettra de créer 60 000 emplois, représente le plus important chantier ferroviaire d’Europe.
Nicolas César