Face aux géants du marché de la volaille française que sont Loué, Doux ou LDC, l’entreprise Blason d’or, filiale de la coopérative Terres du Sud, à Saint Laurent -des- Vignes, à quelques encablures de Bergerac, fait mieux que de résister. Cette société de 166 salariés, spécialisée dans l’abattage, la découpe, le conditionnement de volailles principalement sous signe officiel de qualité, affiche une belle croissance. Son chiffre d’affaires, de 42 millions d’euros en 2014, a progressé de 20% en 5 ans, et a quadruplé en 20 ans. Les volailles sont produites dans un rayon de 100 kilomètres de son lieu d’implantation. 17,7 millions de volailles sont ainsi produites par 400 éleveurs. Pour poursuivre son développement, les dirigeants de Blason d’or, misent sur les signes officiels de qualité (labels), le bio (aujourd’hui 15 % du marché national), la proximité avec les éleveurs, la traçabilité. Ils mettent beaucoup d’espoir dans l’aboutissement attendu du dossier IGP volailles du Périgord, qui traine depuis dix ans. La stratégie développée par le groupe coopératif a séduit l’enseigne de grande distribution Carrefour. « Carrefour commercialise désormais des volailes produites localement, nourries exclusivement avec des végétaux, sous la marque distributeur « reflets de France » et sous l’appellation « poulet fermier jaune du Périgord ». C’est une excellente opportunité pour nous, car nous bénéficions d’un référencement national. Il a fallu deux ans de négociation pour en arriver là, » souligne Céline Gourdain, responsable commercial de Blason d’or.
La filière a besoin de nouveaux éleveurs Mais pour assurer son développement dans un marché qui enregistre une demande en croissance sur les produits de qualité, Blason d’or a besoin de recruter de nouveaux éleveurs, en priorité pour assurer le renouvellement des générations en agriculture. « Nous avons besoin en priorité de remplacer les cessations d’activité. La demande est là, » indique Philippe Thierry, le responsable de la branche volailles et aliments au sein de la coopérative. Il a insisté, auprès d’Alain Rousset, le président de la région Aquitaine, lors de sa visite sur le site bergeracois début septembre, sur les besoins pour développer la filière sur trois ans. « Il faudrait construire 150 bâtiments de 400 m2 sur trois ans pour satisfaire la demande et améliorer le confort de travail des éleveurs. A titre d’exemple, 4000 poulets supplémentaires par semaine représentent 15 bâtiments. Quatre bâtiments permettent d’assurer un revenu correct pour un éleveur. La création de 150 bâtiments sur 3 ans permettrait de créer 40 emplois : 20 à la production et 20 en agriculture. Le principal souci , c’est le montant des investissements et la frilosité des banques sur les projets agricoles. Pour un site, il faut compter 300 000 euros d’investissement. » La coopérative Terres du Sud participe financièrement à la création de nouveaux ateliers de production de volailles : elle apporte des sommes équivalentes à ce que la Région met dans chaque projet.
Usine du futur Autre clef du développement, le Conseil régional d’Aquitaine qui soutient Blason d’or. Dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt « Usine du futur », l’entreprise bergeracoise est accompagnée par la collectivité. Un pré-diagnostic de performance industrielle a montré deux objectifs : la professionnalisation des méthodes de travail, et la diffusion de la culture du management. Ainsi la région a pris en charge des programmes de formation des salariés pour un montant de 44 300 euros.