Comment le 200ème anniversaire qu’on célèbre cette année de la naissance de George Sand aurait-il pu passer inaperçu en Gascogne ?
Aurore Dupin – baronne Casimir Dudevant – n’était-elle pas l’épouse d’un authentique Gascon né au château de famille aux alentours de Nérac ? Elle-même séjourna dans cette « maisonnette ressemblant assez à une guinguette des environs de Paris et meublée comme toutes les bastides méridionales, c’est-à-dire très modestement. »
Depuis Guillery, le nom de ce château, George Sand vit les Gascons comme « de très excellentes gens, pas plus vantards que les autres provinciaux qui le sont tous un peu, ayant de l’esprit, peu d’instruction, beaucoup de paresse, de la bonté, de la libéralité, du cœur et du courage. » Bref, les habitants du « pays de la déesse Manducée où les jambons, les poulardes farcies, les oies grasses, les canards obèses, les truffes, les gâteaux de maïs et de millet pleuvent dans cette île où Panurge se trouvait si bien… »
Et la dame du Berry de pousser la comparaison entre les gens d’ici et ses compatriotes : « Quand un Gascon est gris, un Berrichon est déjà ivre ; et quand l’autre est un peu ivre, le Berrichon est complètement saoul. » Ah ! La Gasconne de Nérac, avec les paisibles promenades sur la jolie rivière de Baïse et le loup des Rives où la tradition place les jeunes amours de Florence et Henri IV.
Il y avait alors dans la petite ville un sous-préfet que George Sand trouva «charmant garçon » et qui allait devenir célèbre comme préfet de la Gironde puis de la Seine. Il s’appelait Haussmann. Il la reçut avec empressement à la sous-préfecture. De quoi agrémenter encore le séjour de George chez les Gascons !
Jacques Balié