Depuis mi-septembre, aucun porc n’a été abattu à l’abattoir de Limoges. En cause : la vétusté de la chaîne qui a fini par céder. Les quatre-vingt éleveurs du département vont devoir s’adapter. Dans l’urgence, une solution a été proposée par la Chambre d’agriculture qui a retenu l’abattoir de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Un centre d’allotement a été mis en place, le 2 octobre, sur son parking. Un premier lot de 50 porcs a été acheminé vers cet abattoir voilà une semaine.
« Une indisponibilité de 8 à 12 mois »
Construit il y a trente-cinq ans l’abattoir de Limoges, géré par Limoges Métropole, est le premier abattoir public de France.
Pour pallier à la fermeture de la chaîne porcins la communauté urbaine, en collaboration avec la Chambre d’agriculture et la Préfecture, étudie une solution pérenne pour transporter les porcs à Villeneuve-sur-Lot situé entre trois et quatre heures de route de Limoges. « La quasi totalité des abattoirs sont privés en France, ce n’est pas une obligation pour la collectivité de mettre à disposition un abattoir précise le préfet François Pesneau, c’est une chance incroyable dans ce département d’avoir un abattoir communautaire qui est à l’équilibre mais il est vétuste. » Limoges Métropole a déjà bénéficié de deux millions d’euros dans le cadre du plan France Relance pour des travaux de remise aux normes.
Entre 200 000 et 500 000 € de travaux
Sur cette chaîne d’abattage, le coût des travaux est estimé entre 200 000 € et 500 000 €, des travaux soumis au code des marchés publics impliquant « vraisemblablement une indisponibilité de huit à douze mois.» Des questions logistiques se posent désormais pour acheminer les porcs sachant que les apports sont issus « de petits apporteurs avec un, deux et au maximum 15 porcs ». Les parties prenantes réfléchissent à deux hypothèses, la première étant le regroupement des animaux sur un centre d’allotement. « Cela demande du temps pour le mettre en place sauf si on est en mesure de trouver un lieu équipé comme une ancienne ferme désaffectée » précise le préfet. La Chambre d’agriculture cherche un site approprié. « Si on a une solution de centre d’allotement, on accompagnera et on expliquera les règles » ajoute François Pesneau. Une tournée de ramassage de ferme en ferme est également envisagée sachant que ce serait « la solution la plus rapide à mettre en place.» Les carcasses seront ensuite rapatriées dans un véhicule frigorifique et entreposées à l’abattoir de Limoges. Une demande d’agrément est déjà en cours d’instruction. Par ailleurs, Limoges Métropole a demandé une expertise de l’abattoir. Enfin, une réflexion est menée pour construire un second abattoir réservé aux porcs et ovins.
Un commentaire
Il faut se mobiliser pour limiter la distance parcourue par les animaux et réduire l’empreinte carbone. De plus, des emplois sont à maintenir.