Innovation : les chasseurs sont dans le ton !
Assez paradoxalement, il arrive encore souvent aux chasseurs d’être la cible … d’idées reçues récurrentes. Parmi elles, celle qui fait de la chasse une activité tournée vers le passé et « archaïque » a de quoi contrarier Jacky Jonchère et ses collègues de la Fédération. Aussi, délaissant peu à peu le traditionnel baguage au profit d’un suivi par balises solaires Argos, la compréhension des déplacements migratoires aviaires s’est modernisée et précisée. Grâce à la localisation satellitaire instantanée des palombes, bécasses, oies et autres volatiles, leur fidélité à certains sites de nidification et d’hivernage n’a plus de secret pour les chasseurs. Des progrès notables ont également été réalisés en matière de sécurité, d’information et de formation : la passation obligatoire d’un permis de chasse, une communication accrue avec, entre autre, la parution quotidienne de magazines spécialisés, l’ouverture de la Web TV nationale « Chasseur France TV » et la multiplication d’interventions auprès des plus jeunes, la sophistication des armes et des équipements … Une stratégie gagnante : après plusieurs décennies de remise en cause, la côte de popularité des chasseurs est aujourd’hui en hausse.
Le chasse, alliée de la biodiversité
Mais c’est essentiellement la fonction de ces passionnés qui mérite aujourd’hui d’être rappelée, leur « mauvaise image » occultant parfois les réalités de leur activité, pourtant essentielle à l’équilibre des processus d’évolution du monde vivant. Augmentation incessante des infrastructures, intensification agricole, urbanisation galopante, usage de produits chimiques en agriculture … Notre mode de vie moderne n’est pas vraiment tendre avec la biodiversité qui peine à s’équilibrer toute seule. Pour réparer les dégâts, les Fédérations régionales et départementales des Chasseurs mettent sur pied des actions à grande échelle, loin de clichés.
L’exemple le plus parlant des travaux entrepris par la Fédération pour préserver et restaurer le patrimoine naturel est probablement le contrat « Jachères Environnement et Faune Sauvage ». Une fois implantées, celles ci permettent la mise en place d’un véritable écosystème où la biodiversité animale et végétale peut s’épanouir. Dans ce même esprit, une opération de replantation de haies a été menée pour attirer les insectes, principale source d’alimentation des oiseaux. Pour donner vie à leurs projets, la Fédération Départementale des Chasseurs de Gironde a acquis plus de 500 hectares de territoire afin de les rendre « accueillants » à la reproduction d’espèces d’utilité environnementale.
« Ici, au Salon de l’Agriculture, on est en famille : c’est l’agriculture qui fait le territoire, nous lui sommes donc redevables » convient Jacky Jonchère. Chasseurs et agriculteurs travaillent en effet de concert pour mener à bien des projets de valorisation paysagère coûteux, comme l’installation des clôtures électriques pour protéger les plants de maïs des sangliers. Tantôt cultivateurs, tantôt « vétérinaires » lorsqu’ils contrôlent l’état sanitaire des animaux morts dans le cadre du réseau SAGIR, les chasseurs ont bien des cordes à leurs arcs !
La prolifération non contrôlée du nombre de gibiers dispersé sur un territoire restreint peut avoir des conséquences inattendues. Tout le monde se remémore l’image de ce sanglier errant dans le centre ville de Bordeaux ! Pour éviter les dégâts agricoles causés par les gibiers, dont les chasseurs sont tenus responsables à coups de millions d’euros, les accidents à proximité des axes routiers, le développement de parasites ou maladies ou la dérégulation totale de la chaîne alimentaire, les chasseurs coordonnent des battues sur les territoires concernés. Le tout dans l’intérêt de la faune … et de l’Homme.
Venez à la rencontre des chasseurs et redécouvrez leur passion lors de deux manifestations gratuites :
– Cinquième rassemblement « Chasse et pêche en citadelle » les 23 et 24 mai 2015 à Blaye (33)
– La Grande Fête de la Chasse le 14 juin 2015 à Ludon-Médoc (Domaine de Pachan)