Les Aquitains face au Grenelle de l’environnement: d’accord pour un moratoire sur les OGM et poursuite des recherches.


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Les Aquitains face au Grenelle de l'environnement: d'accord pour un moratoire sur les OGM et poursuite des recherches.

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Publication PUBLIÉ LE 19/10/2007 PAR Joël AUBERT

Les deux vice-présidents Verts du conseil régional d’Aquitaine, Rose-Marie Schmitt et Jean Lissar, après des ateliers riches d’échanges ont présidé une séance plenière de trois heures non sans avoir rappelé que la Région souhaitait « être l’interface entre la société aquitaine et l’Etat ». Et le fait est que la parole, largement distribuée, a permis à chacun de faire valoir son point de vue sans langue de bois et, pour certains, « sans illusion ». Ainsi en fut-il d’une figure de l’écologie radicale, Simon Charbonneau: »Non à l’imposture de tous les « Grenelle »officiels! Comment prétendre lutter avec un Plan Climat contre les émissions de gaz à effet de serre alors que l’on développe, en même temps, des projets comme l’autoroute A 65 et le grand contournement de l’agglomération bordelaise »

Infrastructures en débat.

La question des infrastructures reste d’ailleurs une vraie pomme de discorde entre le socialiste Alain Rousset et les Verts, et on le vérifiera, de nouveau, lors de la campagne des élections municipales bordelaises où le chef de file des Verts, Pierre Hurmic, ne fait pas mystère de son intention de négocier le renoncement du président du Conseil régional au grand contournement de Bordeaux, contre la participation à sa campagne. Le président de la Sepanso, Pierre Davant, qui continue de dénoncer vigoureusement le « saccage » de la forêt landaise à cause du passage de la Ligne à Grande Vitesse, a insisté pour que les deux vice-présidents fassent en sorte que « cette assemblée fassent entendre notre voix. » Sur le fond, de très nombreux angles de réflexion sur le développement durable, de portée souvent plus générale que strictement régionale, ont été soumis à débat. De ce large « brain-storming » retenons quelques points essentiels: la volonté de ramener d’ici à 2020 les émissions de C02 liées aux transports à leur niveau de 1990, notamment en promouvant une »fiscalité verte », de développer la filière « bois énergie », notamment en Aquitaine, de lutter contre les tendances lourdes à l’étalement urbain avec leurs conséquences, l’allongement des trajets domicile-travail, d’encourager le recyclage des déchets et de rechercher leur valorisation organique, d’aller vers « 100% d’agriculture durable à terme ».

Des productions sous signes de qualité sans 0GM

Notons qu’à propos de l’agriculture, dans les ateliers d’une part puis en séance publique, d’autre part, la volonté de rechercher des convergences fut remarquable. Les représentants de la profession qui défendent les orientations de l’agriculture régionale sont d’accord pour que l’on accélère « les démarches de certification environnementale » à l’exemple de ce que la forêt a réussi à faire. Quant à la question des OGM, elle a fait l’objet d’une discussion et d’une manière de consensus ( sans doute provisoire) en trois points: un moratoire, l’engagement d’exclure les OGM dans les productions sous signes de qualité, enfin la poursuite des recherches publiques de façon  » confinée ». Pas d’affrontement donc, même s’il reste évident que la position d’apaisement adoptée par la FNSEA au niveau national renvoie à l’attente d’une loi dont le principe devra sortir clairement du Grenelle de l’Environnement. Dans ce contexte, il ne pouvait qu’être rappelé l’importance, en particulier dans une région comme celle-ci, du respect intransigeant de la bio-diversité. Pierre Davant s’en est fait le chantre, en citant, avec une pointe d’émotion dans la voix le travail magnifique entrepris pour sauver une éspèce prestigieuse entre toutes, et unique au monde: l’esturgeon d’Europe dont on sait que sa réintroduction est entreprise dans le fleuve Garonne et le plus grand estuaire nommé Gironde. Mais, puisqu’il fut beaucoup question de démocratie participative on aura garde d’oublier qu’au delâ de la procédure du débat public, la plupart des intervenants ont mis l’accent sur la nécessité que les institutions, au premier rang desquelles les collectivités, entendent les associations et respectent l’obligation qui leur en est faite.

J.A

photo de l’étang du Cousseau, une réserve naturelle, un des plus beaux lieux de la chaîne des lacs et étangs d’Aquitaine (aqui)

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