Bordeaux: Le Village des Recruteurs fait le plein


Alix Fourcade

Bordeaux: Le Village des Recruteurs fait le plein

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/06/2019 PAR Anna Bonnemasou Carrere, Alix Fourcade

Ce sont deux rangées de chapiteaux qui se font face. Ils ont poussé dans la nuit sur les dalles de la Place Pey Berland. Non ce ne sont pas des petits lutins, mais presque. C’est le Village des recruteurs qui s’est installé à Bordeaux ce jeudi 13 juin. Et pour sa quatrième édition, l’événement organisé par l’agence Aglaé Events, en collaboration avec la Ville de Bordeaux, voit grand : pas moins de 2500 offres d’emploi et de formation sont à pourvoir. Objectif : dépasser les 300 postes pourvus. Pour ce faire, les recruteurs se pressent.

Parce que la recherche d’emploi peut parfois s’apparenter à la quête du roi Arthur et le Graal à l’obtention d’un entretien d’embauche, cette initiative permet aux postulants de décrocher une entrevue sans avoir à passer par la case « quête de l’impossible ». Autre avantage, cette discussion se tient dans un lieu neutre : la place publique. Bien différente de celle d’un bureau des ressources humaines, l’ambiance du Village permet plus d’aisance au postulant et offre plus de disponibilité de la part du recruteur. Un cadre particulier dont la création s’inscrit dans une philosophie chère aux politiques bordelaises : « mettre sur la place publique ce qui se fait en matière d’offre d’emploi » explique Yohan David, adjoint au maire en charge de l’emploi.

Dans la cinquantaine de stands, on compte des entreprises habituées du rendez-vous dont l’enseigne de grande distribution Lidl, mais aussi des petits nouveaux venus à la rencontre des job daters comme le bus de la Chambre régionale d’artisanat ou encore l’armée. Un large panel de propositions qui correspond à l’importante diversité des offres. « À Bordeaux, il y a un réel développement économique, l’idée est de le rendre accessible à tous les demandeurs d’emploi ». Un objectif que l’événement espère atteindre en se fixant un seuil de 300 signatures de contrat (CDI, CDD, stages, formations, apprentissages) minimum.

Zoom sur quatre candidats

Léa, Gabin et leur père

Parmi les 2700 personnes inscrites au Village des Recruteurs, Léa Vedel, 18 ans, et son frère Gabin, 17 ans, sont venus avec leur père pour chercher un emploi saisonnier en juillet-août. « Je suis ouverte à tous les emplois, mais il faut que les horaires coïncident avec mes entrainements », précise la jeune femme qui fait du tennis de haut niveau. « Comme je suis mineur, j’ai beaucoup moins de chance d’être recruté », se désole son petit-frère, qui est aussi allé déposer ses CV dans plusieurs châteaux viticoles, puisque le secteur agricole recrute plus facilement des jeunes.

« Je trouve cela important qu’ils se familiarisent avec le milieu de l’entreprise pour apprendre la valeur du travail, explique leur père. J’ai moi-même commencé à 16 ans en tant que moniteur de colonie de vacances. » Ce professeur de sport circule avec ses enfants entre les stands de plusieurs agences d’intérim, de baby-sittings, et de service à la personne. Au bout d’une heure, ils se retrouvent tous les trois sous la tente du Village, la mine déconfite. « Je ne trouverai rien. En plus, je ne suis pas véhiculée », se plaint Léa. « Avec tes entraînements de tennis, tu as aussi des exigences d’horaires compliquées », la recadre son père.

À 46 ans, Laurent Brethes est ingénieur en énergétique et en développement durable. Hautement qualifié, il a travaillé pendant plus de vingt ans à l’usine Ford de Blanquefort. « Elle ferme à la fin de l’année donc je suis bien obligée de chercher autre chose », regrette le scientifique. « Beaucoup d’entreprises m’ont approché donc je vais faire un tri. » Celui qui est en milieu de carrière témoigne d’une certaine inquiétude par rapport à son âge, en constatant que la plupart des stands qu’il approche recrutent plutôt des juniors : « L’âge n’est pas forcément un avantage, mais je m’entretiens ! », plaisante-t-il.

Même préoccupation pour Catherine Cogan. À 56 ans, cette personne en recherche d’emploi a trente ans d’expérience derrière elle dans la banque et l’assurance. « J’ai quitté mon poste pour un projet de création qui n’a pas abouti », dévoile celle qui est actuellement en mission d’intérim. « Mon contrat se termine demain, donc la date du salon tombe particulièrement bien. » Déterminée, elle va mettre en avant sa capacité d’adaptation aux différentes missions qu’elle a pu accomplir : « À mon âge, on ne peut pas se permettre de faire la difficile ! », en conclut-elle.

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