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PUBLIÉ LE 13/05/2016 PAR Solène MÉRICEn 2016, les Aquitanima Tours se sont donc ouverts à un circuit caprin. Une initiative plus que légitime puisque du fait de son « agrandissement » la région désormais, en plus d’être la première région agricole d’Europe, est aussi, la première région caprine de France, et une des plus performante du point de vue de la sélection raciale. Et pour cause, elle abrite à Poitiers, Capgènes, l’organisme et entreprise de sélection caprin multiracial. Une visite de la structure qui s’imposait dans le cadre du circuit proposé aux éleveurs brésiliens, chinois, espagnols ou encore mexicains, qui se sont inscrits pour y participer.
Gestion des 14 races, et programmes de sélection génétiqueEn effet Capgènes est l’unique organisme et entreprise de sélection caprine en France, a expliqué vendredi soir, Pierre Martin son Directeur. «C’est une union de coopératives, basée près de Poitiers mais nous travaillons à l’échelle du territoire national, sur 14 races caprines, des races à lait, des races à viandes, des races mixtes, ainsi que sur la race angora, la race à fil… » La structure réunit l’ensemble des acteurs de la filière du producteur au transformateur, et se fixe 2 missions principales : « la gestion des 14 races, et la conduite de programmes de sélection génétique». A ce titre, l’organisme assure notamment la gestion des accouplements programmés, l’évaluation morphologique des reproducteurs ou encore des conseils génétiques aux éleveurs. Et les résultats sont au rendez-vous.
Concernant notamment le schéma d’amélioration génétique des races laitières Alpine et Saanen, « orienté pour progresser sur la quantité de fromage en améliorant la morphologie fonctionnelle des chèvres » (autrement dit leurs mamelles), Capgènes a enregistre 50% de progression en 20ans, tant en quantité, qu’en qualité du lait (taux de matière grasse par exemple).
Une reconnaissance internationale forteCapgène est également engagé dans un certain nombre d’études et de projets parmi lesquels notamment, le lancement de la sélection génomique à fin 2017, la recherche de gènes d’intérêt pour la filière caprine, ou encore la recherche de prédicteurs pour améliorer la longévité de la production de lait des chèvres, sans multiplier les mises bas. « Mais, complète son Directeur, Capgène ne mise pas tout sur la génétique et conduit également des programmes sur la fertilité de l’insémination, pas par la voie génétique, mais par l’amélioration des techniques de travail que nous utilisons. La structure est à ce propos le seul cente de production de semence en France et en Europe ».
Ce qui lui vaut une activité à l’export relativement importante, principalement en Europe, mais aussi au Moyen Orient, en Afrique et Amérique du sud, et une reconnaissance internationale forte de son savoir-faire, puisque la structure participe à plusieurs programmes hors France. Elle a par exemple mené un programme de formations d’éleveurs et techniciens caprins de Lombardie, en Italie, autour de la morphologie et de la gestion de la reproduction d’une race locale à faible effectif. Autre exemple, au Maroc, où des formations ont été menées autour de la gestion d’ensemble du troupeau, au Sénégal, avec un travail en cours sur l’amélioration potentiel de races locales, ou encore au Soudan, où Capgène participe au développement d’une école d’insémination et de croisement entre la race Alpine et la race locale…
Si Aquitanima et les Aquitanima Tours nous avaient habitués à voir voyager les savoir-faire et les produits de la génétique bovine régionale d’un coin à l’autre de la planète, c’est désormais aussi à dos de boucs et de chèvres, qu’ils nous proposent la balade.
