Invité par Matthieu Rouveyre, Thierry Trijoulet et l’équipe girondine qui fait campagne pour Benoît Hamon, l’ancien procureur Eric de Montgolfier, devenu le conseiller « justice » du candidat socialiste, a donné ce 22 mars à Bordeaux ce qui se voulait une leçon de démocratie à usage du citoyen. La corruption en France? Elle est ancrée de longue date dans notre histoire, et de citer Richelieu et Colbert mais n’est-elle pas, aussi, le fruit d’une certaine propension aux petits arrangements?…
Sans prétendre apporter des solutions Eric de Montgolfier cite en exemple la réserve parlementaire votée par le parlement qui permet aux députés et sénateurs d’apporter des subventions aux associations dans leurs circonscrtiptions et départements. Elle a pu donner lieu à des détournements, comme ce fût le cas récemment à la Réunion. Et l’ancien procureur, craignant qu’elle ne soit à la source de conflits d’intérênt ne verrait pas d’un mauvais oeil sa suppression; il est vrai que depuis 2013 et les suites de l’affaire Cahuzac des progrès ont été faits sur la transparence par l’obligation pour chaque parlementaire de rendre publiques ses aides. « Tout part de nous en réalité » n’a pas craint d’affirmer le conseiller « justice » de Benoït Hamon; je trouverai anormal que l’on fasse porter aux seuls politiques la situation d’aujourd’hui » … de cette « république poisseuse » selon ses propres mots. Pour autant que l’on n’attende pas, à ses yeux, que le juge se substitue au citoyen, à l’électeur. Qu’un candidat à une élection soit mis en examen soit, la justice fait son travail mais que de ce fait qu’il soit empêché de se présenter Eric de Montgolfier ne le conçoit pas comme la meilleure réponse: c’est à l’électeur de s’ériger en juge. Et d’ajouter parmi les pistes à approfondir pour faire progresser la morale publique la remise en question de ce privilège que représente l’immunité pénale du chef de l’Etat et le retour au septennat assorti d’un seul mandat possible.