Le Musée de la Mer et de la Marine s’amarre


Brochet/Lajus/Pueyo et Thomas Sanson

Le Musée de la Mer et de la Marine s'amarre

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/05/2016 PAR Solène MÉRIC

Il n’y a pas d’océan à Bordeaux, et, si l’on veut être géographiquement précis, encore moins de mer. Pourtant c’est bien la première pierre symbolique du Musée de la Mer et de la Marine qui a été posée il y a quelques jours par Alain Juppé, rue des Etrangers, à Bordeaux. A ses côtés l’initiateur, concepteur de cet ambitieux projet, l’homme d’affaires, promoteur bordelais Norbert Fradin aussi collectionneur de multiples passions dont la première sans doute fut bien celle des maquettes de bateaux réalisées par son père ancien mousse de terre neuvas… Les chiens ne font pas des chats.

L’espace naturel marin et ses connexions avec l’humanité

A Bordeaux, certes, il n’y a pas la mer. Ni même une goutte d’eau salée dans la Garonne qui lui sourit. Pourtant, via ce fleuve, c’est bien la mer ou plutôt l’océan, qui a fait, avant le vin, la richesse de la ville. A tel point d’ailleurs que Bordeaux, née autour de son fleuve il y a plus de 2000 ans, a été deux siècles durant (XVIIIe et XIXe s.), le deuxième plus grand port de commerce au monde, derrière celui de Londres. Ville qui, concédons-le, n’est pas particulièrement connue non plus pour sa vue littorale….
Il suffit donc de se rappeler de Joseph Vernet ou de Pierre Lacour peignant leurs marines de la Garonne bordelaise embouteillée de bateaux de marchands, pour que la question de la légitimité de la ville à accueillir un tel musée de la Mer et de la Marine, s’évacue d’elle-même. Si on ajoute à cela la nécessité de trouver 20ha de friches en centre ville, Bordeaux, en effet s’impose. Et au vue du millier de personnes présentes le 28 avril dernier pour la pose de la première pierre de ce projet privé, celui de Norbert Fradin, la question ne fait pas grand cas.

Un peu à l’image de la Cité du Vin, qui ouvre son regard bien au delà du seul Vin de Bordeaux, le Musée désormais en construction de l’autre côté des Bassins à Flots, ne se contentera pas de remémorer aux bordelais leur propre histoire maritime, mais compte bien embrasser et conter l’histoire universelle de la mer ET de la marine à l’ensemble des visiteurs, touristes, de passage. Car il sera bien question ici d’aborder tant l’espace naturel marin, que les connexions de celui-ci avec l’humanité.

Un rêve de passionné à plus de 20 millions d’euros

La muséographie se déclinera ainsi en neuf axes d’approches historiques et thématiques : l’histoire des bateaux et l’art naval ; les découvertes, les explorations, les grandes traversées ; le pouvoir et la maîtrise des mers, les grandes routes commerciales ; l’archéologie sous-marine ; le monde de la plaisance ; la mythologie et imaginaire de la mer ; la mer et les terres ; la mer source de vie ; son exploitation et sa protection. Il y sera donc on le comprend, beaucoup question de bateaux, le lien entre l’homme à la mer. L’occasion pour le promoteur (et financeur…) du projet d’y exposer quelques unes des plus belles pièces de sa collection personnelle. Des maquettes historiques mais aussi de vrais bateaux, à l’image du mythique voilier trois-mâts Vendredi 13. Après être passé de la course Transat des années 70 à son abandon arrimé à la Base sous-marine, il est en train de ce refaire une beauté, toujours à l’initiative du même homme, avec l’ambition d’un retour à l’eau, en porteur des couleurs bordelaise.
Mais au-delà de ces bateaux, maquettes historiques, peintures, sculptures, objets et documents de tous horizons, le musée aura aussi sa part de technologies numériques et de réalité augmentée, permettant à tous ces objets précieux et nobles du collectionneur de faire vivre aux futurs visiteurs une réalité vivante et « intérieure » du monde de la mer et l’épopée humaine de la marine. A cela, s’ajoutera un programme d’animations et de manifestations doublé d’une volonté de faire de ce lieu un point de rencontres et de fédération des énergies autour du projet. Seront conviés à s’y retrouver : personnalités de référence, compétences scientifiques et historiques, professionnels et entreprises, associations et collectifs… Un rêve de passionné à plus de 20 M€ tout de même.

De gauche à droite: l'architecte Olivier Brochet, Alain Juppé et Norbert Fradin

Une dynamique architecturale telle la proue d’un navire

Sur le plan architectural le bâtiment est à la hauteur des ambitions de son initiateur. Conçu par l’architecte bordelais Olivier Brochet, qui compte notamment à son CV le nouveau Musée de l’homme au Trocadéro ou encore le Musée de l’Orangerie à Paris, l’édifice constituera un ensemble monumental d’une surface globale de plus de 13 800 m2, sur 7 niveaux successifs, et s’élèvera jusqu’à une hauteur totale de 45 m. A l’intérieur, le bâtiment développe ses structures d’aménagements dans un espace de 10 000 m2 sur trois niveaux, dont plus de 6000 m2 spécialement dédiés aux activités de présentation et d’animation du Musée. Une salle de congrès de 800 m2, modulable de 350 places, un restaurant, un bistrot inter-actif, des salles de projection, des salons de lecture et de connaissance ainsi que des lieux d’accueil compléteront cet ensemble.
Mais ce qui rend la structure d’autant plus attractive, c’est la conception extérieure composée d’une ceinture de jardins suspendus, sorte de toit-terrasse végétalisé, qui enveloppe le bâtiment bénéficiant d’une dynamique architecturale qui semble irrésistiblement attirée vers le haut… telle la proue d’un navire. Une ouverture sur l’extérieure répondant au souhait de Norbert Fradin selon lequel les visiteurs puissent s’y balader au rythme de leurs envies, de l’intérieur vers l’extérieur et vice-versa.
Une balade avec vue sur les Bassins à flot à envisager pour courant 2018.

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