Alain Diaz, régisseur au Frac Aquitaine* depuis 26 ans, s’est transformé en commissaire à l’occasion de sa dernière exposition. Une attention qui lui a été proposée par la directrice, Claire Jacquet, et par les membres de son équipe, pour le remercier de ces nombreuses années passées à gérer les multiples expositions présentées au Frac. L’exposition « A lundi ! » dévoile une soixantaine d’œuvres, choisies par Alain Diaz, qui possèdent, chacune, une « signification pour [lui] puisqu’elles racontent [sa] vie au Frac ».
Souvenirs et hommages
« Lorsque j’avais 18-19 ans, un lundi, je suis arrivé en retard au travail. Mon patron n’était pas très content les jours qui ont suivis, puis en milieu de semaine alors que je lui disais ‘à demain’, il m’a répondu ‘à lundi’. Ce ‘à lundi’ faisait référence au lundi où je ne suis pas venu. Depuis je le dis tout le temps et j’ai décidé d’appeler cette exposition comme cela » confie Alain Diaz. Tout comme le nom de l’exposition, chaque œuvre raconte une histoire. L’histoire d’Alain Diaz, régisseur du Frac.
La première œuvre exposée au mur est la « première [qu’il a] découverte en débutant comme régisseur au sein du Frac ». Une exposition très symbolique et représentative de ces souvenirs durant ses 26 années de travail. Une immense table en verre sépare les deux pans de mur de la pièce où sont exposées les œuvres. « J’ai choisi cette table pour rendre hommage à l’artiste, Richard Fauguet, que j’apprécie et pour la convivialité qu’elle représente » indique Alain Diaz. Un nouveau pan de mur a lui aussi été dédié à des membres importants selon le régisseur puisque chacun des anciens directeurs du Frac possède une œuvre qui lui est consacrée, soit quatre au total. L’hommage à ses collègues, avec qui il a travaillé durant de nombreuses années, était essentiel pour ce dernier tout comme celui « aux gens [qu’il a] rencontrés et à toutes ces années passées ». Divers types d’œuvres sont représentés tout au long de l’exposition. Toiles, photographies, mobiliers, vidéos, tapisserie, etc. se mêlent entre eux afin de raconter l’histoire de ce régisseur devenu commissaire pour sa dernière exposition au sein du Frac.
« Le hasard m’a toujours bien aidé »
C’est dans les années 1990 que la carrière d’Alain Diaz débute en tant que régisseur au Frac Aquitaine. Impossible pour ce dernier d’oublier ces années passées au sein de l’établissement, et pourtant dans quelques mois il partira à la retraite pour commencer une nouvelle vie et profiter de sa famille. Il dévoile son travail de régisseur et tout ce qui fait qu’une exposition peut avoir lieu au moment voulu. « Etre régisseur, ce sont les côtés techniques, l’entretien et la gestion des œuvres, l’organisation des réserves, repeindre ou tapisser des murs, être très manuel, mais aussi effectuer de nombreux déplacements » explique Alain Diaz. Et cet emploi est dû à une rencontre entre ce dernier et une personne qui travaillait au CAPC à l’époque. « J’ai eu beaucoup de chance en rencontrant cette personne qui m’a annoncé que le Frac était à la recherche de quelqu’un. Il faut dire que le hasard m’a toujours bien aidé » souligne le régisseur.
Ce passionné de cyclisme et de football a également pu effectuer des déplacements à l’étranger dans le cadre de son travail. « Le plus long déplacement que j’ai pu faire était à Tel Aviv pour suivre les œuvres jusqu’à leur arrivée. J’ai d’ailleurs appris récemment que j’allais bientôt me rendre à Séoul pour une nouvelle exposition » raconte-t-il. A 60 ans, Alain Diaz se souvient de toutes ses années passées aux côtés de ses collègues du Frac et pour lui une chose est certaine : « le temps est passé très vite ». Mais en présentant le choix de ses œuvres et en parallèle son histoire professionnelle et personnelle, l’homme est satisfait de ses 26 années passées comme régisseur. « Je partirai comme je suis arrivé il y a 26 ans » conclut-il.
*Hangar G2, Bassin à flot n°1
Quai Armand Lalande