Soutenus par les représentants des parents d’élèves de la FCPE, ce sont près de 620 élèves qui ne sont pas venus à l’établissement ce matin sur les presque 650 que compte le collège, selon Mélanie*, enseignante sur place. Toujours mobilisés contre la réforme des retraites et plus généralement contre les réformes récentes sur l’enseignement, ils jugent ces dernières particulièrement pénalisantes à la fois pour les enseignants mais aussi pour les élèves. « Nous avons déjà perdu depuis 2009, 4 postes en classe SEGPA… » s’affole cette dernière.
A l’aube d’une refonte de la carte des zones en réseau d’éducation prioritaire, dont le collège fait partie, les enseignants s’inquiètent de la baisse des dotations en cas de perte de ce statut d’ici 2 ans. Pourtant la pression collective semble vouloir se poursuivre puisque les enseignants entament aujourd’hui leur 8ème jour de grève en cumulé. Soudés par des conditions de travail qu’ils disent dégradées et des salaires pas à la hauteur de leur investissement, selon les portes paroles du collectif réunis devant le collège, les enseignants ne décolèrent pas. « Je gagne 1980 euros par mois après 20 ans d’enseignement dans ce collège » déplore Marie*. « Moi c’est un peu plus de 2000 euros avec toutes les primes donc on est bien loin des 3000 euros que l’on voit circuler dans certains médias », s’indigne Mélanie.
Toujours le 7 février, Jean-Michel Blanquer a présenté aux syndicats du corps enseignant une synthèse promettant une enveloppe de 500 millions d’euros supplémentaire pour le budget de l’enseignement pour l’année 2021. Cette mesure devrait s’accompagner d’une revalorisation salariale pour les enseignants, qui pour le moment se considèrent toujours comme les grands perdants de la nouvelle réforme des retraites.
*Les noms des personnes ont été modifiés.