Le bassin d’Arcachon démolit sa cabane tchanquée N°53 pour la reconstruire


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Le bassin d'Arcachon démolit sa cabane tchanquée N°53 pour la reconstruire

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/10/2007 PAR Nicolas César

« Le projet est emblématique pour notre bassin. On ne pouvait pas laisser cette cabane tomber… ». C’est avec une certaine émotion que le maire de La Teste, Jean-François Acot-Mirande annonce que les travaux de démolition de la cabane tchanquée N°53 ont commencé lundi 22 octobre. Son état était devenu trop inquiétant. En 2000, la mairie avait déjà pris un arrêté municipal de péril. Les études ont montré qu’il était préférable de ne pas la rénover, mais plutôt de la reconstruire. Car aujourd’hui, les pieux de soutien, qui sont en ciment des années 40, sont trop fragilisés. Désormais, ils seront entièrement en bois, conformément à la tradition, rappelle le maire de La Teste. Les travaux sont conséquents : près de 600 000 euros. Le chantier doit durer 6 mois, mais des retards sont à prévoir. En effet, il faudra falloir jongler avec les horaires et les coefficients de marée pour accéder au site. Pour certains, et notamment, Jean-Claude Perrière, son dernier occupant, qui y a vécu 40 ans, cette démolition est un crève-cœur. « C’était extraordinaire. Personne ne peut avoir vécu ce que nous avons vécu ici.» a-t-il déclaré, très affecté. Pour lui, c’est la fin d’une histoire. 

Hors de question de vendre les cabanes tchanquées

L’Etat, qui est propriétaire de l’île aux oiseaux depuis 1827, reprend son bien. Historiquement, ces cabanes étaient réservées aux ostréiculteurs. La première cabane tchanquée avait pour vocation la surveillance des parcs. Construite en 1883, par M.Pivert, un ostréiculteur, elle a été entièrement détruite par une tempête en 1943. Elle est reconstruite en 1945 et 3 ans plus tard pousse une deuxième cabane tchanquée : la N°53, édifiée par Julien Longau, entrepreneur dans le bâtiment. Aujourd’hui, l’île aux oiseaux compte 41 cabanes sur le domaine public maritime et elles ne sont plus occupées par les ostréiculteurs, mais par des plaisanciers, qui bénéficient d’autorisations d’occupation temporaire. Le loyer n’est guère élevé puisqu’il se situe en moyenne à 800 euros l’année. Malheureusement, certains n’ont pas hésité à installer des toilettes, des terrasses en béton, des antennes de télévisions dans leur cabane, ce qui est formellement interdit, pour des raisons évidentes de respect de l’environnement. Pour surveiller le site, la mairie de La Teste a d’ailleurs dépêché un gardien en 2005, Damien Fillou, qui est chargé de protéger l’île. Afin de préserver son bijou, la mairie de La Teste envisage donc de faire de cette cabane tchanquée une des pierres angulaires de leur projet de musée maritime. Seules les écoles y auront désormais accès. Sa voisine, la cabane tchanquée N°51, qui est très bien entretenue, continuera à être habitée. « Nous avions peur que des gens qui aient beaucoup d’argent deviennent les locataires de cette cabane » explique Jean-François Acot-Mirande. Pour lui, il n’est pas question de vendre cette cabane pourplusieurs millions d’euros, comme cela fut fait au Cap Ferret… D’ailleurs, il souhaiterait vivement que les ostréiculteurs reviennent habiter les cabanes de l’île aux oiseaux, mais la motorisation des bateaux en a limité l’intérêt. En tout cas, le message est clair : la beauté de la nature ne se marchande pas.

Nicolas César

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