Ce fameux contrat de destination avait été signé une première fois lors d’une cérémonie au Quai d’Orsay en décembre qui réunissait les 11 premières destinations retenues. En tant que Ministre du Tourisme, Laurent Fabius a tenu a saluer l’initiative initiée par l’Etat dans le cadre d’un appel à projet. « Nous avons fait le constat que la majorité des touristes étrangers voient principalement la France à travers Paris, mais notre pays regorge d’autres destinations magnifiques, encore faut-il les faire connaître. Le tourisme est un secteur en plein essor : un milliard de touristes aujourd’hui dans le monde, deux milliards en 2030 », a souligné le Ministre dans les salons de l’Hôtel de ville, en présence de tous les acteurs du tourisme bordelais (comme le président de l’office de tourisme de Bordeaux, qui a récemment communiqué sur son plan de bataille concernant l’oenotourisme). « Lorsque nous avons sélectionné les premiers contrats de destinations à la fin de l’année dernière, le projet de Bordeaux s’est imposé. Les trois axes qui structurent ce projet reflètent la richesse des atouts touristiques de Bordeaux et de sa région : le vin, le tourisme fluvial, les sites naturels et culturels classés au patrimoine de l’Unesco », a-t-il notamment ajouté.
Qu’apporte ce contrat ? Concrètement, c’est 75 000 euros par ville qui serviront de soutien financier à ce contrat de destination. En plus des onze contrats déjà signés, neuf nouveaux devraient voir le jour avant l’été. Concernant les croisières fluviales, Laurent Fabius a notamment annoncé qu’il avait chargé Jacques Maillot, professionnel du secteur touristique, de faire en mai prochain des propositions de développement sur ce pôle. Enfin, le ministre a également insisté sur le développement majeur de l’oenotourisme. « Il faut développer l’offre, et donc investir. L’Etat doit y contribuer et mobiliser pour cela des outils à sa disposition, notamment au sein de la Caisse des dépôts ». A cet égard, le prochain programme d’investissement d’avenir (PIA 3) comportera un volet de soutien financier au secteur du tourisme. « Nous soutenons la mise en place sur internet du portail nationale de l’oenotourisme. La question du référencement sur internet est cruciale : Atout France contribuera donc à ce projet à hauteur de 20 000 euros ».
Un tourisme en chantierUne signature officielle précédée d’une visite du chantier de la future Cité des Civilisations et du Vin en compagnie notamment du préfet Pierre Dartout, de Michèle Delaunay et bien sûr d’Alain Juppé, maire de Bordeaux. Le site, qui ouvrira ses portes en juin 2016 et attend déjà 450 000 visiteurs par an, a visiblement impressionné Laurent Fabius. Il faut dire qu’il aurait coûté la bagatelle de 81 millions d’euros, selon les chiffres officiels. La visite s’est poursuivie à bord du Cyrano de Bergerac, là encore pour axer sur le tourisme fluvial. Le maire de Bordeaux s’est félicité de la signature de ce contrat : « Bordeaux a été désignée comme meilleure destination européenne en 2015. Nous recevons en effet cinq millions de touristes, une progression exponentielle depuis que nous avons été classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous sommes dans le top 5 des villes dans ce domaine, nous avons encore besoin d’améliorer certaines choses, comme le Parc d’Exposition qui doit être rénové, ce à quoi nous allons nous atteler », a-t-il notamment précisé.
« Le tourisme est aussi un enjeu métropolitain. Cette transformation en métropole est aussi pour nous l’occasion d’élargir la perspective touristique puisque ce territoire de 750 000 habitants compte énormément de sites patrimoniaux. Nous sommes d’ailleurs en train de transformer l’Office du Tourisme de Bordeaux en Office Métropolitain. Nous sommes heureux de cette signature, c’est une vision très large du développement touristique du site bordelais. Tout cela suscite de l’enthousiasme et nous nous sommes engagés à fond ». Selon des chiffres provenant de l’Office de Tourisme de Bordeaux, en dix ans, le nombre de nuitées hotelières à Bordeaux a bondi de 55%. Avec la CCV, le Grand Stade et la future LGV, les 2 prochaines années risquent donc d’être décisives pour l' »European Best Destination 2015″…