Le chantier du futur centre international d’art pariétal de Montignac avance bien, malgré les quelques retards survenus ces derniers mois. Ces deux dernières semaines, les travaux ont bien avancé. Le bâtiment et les salles, où sera exposée la réplique intégrale de la grotte, sont entièrement couvertes. Le Département, qui assure la maîtrise d’ouvrage, a eu quelques frayeurs avec l’entreprise tarnaise chargée de réaliser la charpente métallique. Celle-ci a été liquidée et reprise par un tiers des salariés sous forme de Scop et ces derniers ont mis les bouchées doubles, ces dernières semaines pour Lascaux IV.
En fin de semaine, ce sont 500 collégiens périgourdins qui ont eu l’occasion de se rendre compte de l’état d’avancement des travaux et de la technicité du chantier, dans le cadre de l’opération nationale lancée par la Fédération nationale du bâtiment. Malgré la crise économique qui perdure, Olivier Salleron, le président périgourdin des entrepreneurs du bâtiment a souhaité organiser cette opération dont le but est de susciter des vocations chez les plus jeunes. « Lorsque la crise économique sera derrière nous, il faudra bien des salariés et des compétences pour nos entreprises locales. » Du côté du Département, qui assure la maîtrise d’ouvrage, la volonté affichée est que « chaque périgourdin puisse s’approprier ce lieu exceptionnel qui doit ouvrir d’ici un an » et notamment les plus jeunes, comme le confirme Germinal Peiro. « Nous n’avons pas le couteau sous la gorge pour fixer dès à présent la date exacte de l’ouverture. Nous avons Lascaux II dont la fréquentation est en progression. Mais Lascaux IV ouvrira bien à l’automne 2016. »
Une immersion totale grâce aux nouvelles technologies Lascaux IV, sera notamment constituée d’une représentation complète de Lascaux, pour une immersion totale des visiteurs dans la célèbre « Chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Le centre international d’art pariétal mise sur l’utilisation des nouvelles technologiesde l’image et du virtuel au service de la médiation. Il se veut être l’outil touristique et culturel de référence pour la mise en valeur et la vulgarisation de l’art pariétal, à partir des représentations peintes et gravées situées dans la grotte de Lascaux. Lascaux 4 proposera à chaque visiteur de vivre une expérience unique et spectaculaire, grâce à des interfaces naturelles qui permettront au visiteur de voir, entendre, toucher, et manipuler (création d’illusions en 3D, jeu de lumières et de sons, parcours scénarisés en réalité augmentée immersive, etc.).
Actuellement, une centaine de personnes travaillent sur le chantier. Une quinzaine d’entreprises locales, qui sont parvenues à se grouper pour répondre à l’appel d’offres, sont concernées par le second oeuvre. « Ce chantier est une bouffée d’oxygène pour ces petites entreprises et les ouvriers et techniciens sont fiers de travailler sur ce site. Cela relève de l’exceptionnel, indique Olivier Salleron.
90 % des parois du futur Lascaux IV sont achevées
En coulisses, l’équipe de l’Atelier des Fac-similés du Périgord (AFSP) s’active à finaliser la production des copies de la grotte originelle. Grâce à la trentaine d’artisans (sculpteurs, modeleurs, résineurs, techniciens en métallurgie et artistes peintres-plasticiens) qui oeuvrent depuis 2013 dans les 4 000m² de l’atelier, 90% de l’ensemble des 900 m. de parois, réparties en 46 éléments distincts, ont à ce jour été réalisées. 24 des 26 éléments du fac-similé de la grotte sont achevés, et l’ensemble des 20 pièces de l’espace de contemplation sont en cours de production ou finalisés. L’ensemble des parois exécutées à l’AFSP seront acheminées sur site à partir de janvier 2016. Ce transport durera deux mois avec au moins 16 transferts prévus en convoi exceptionnel. Une fois les parois dressées, l’équipe de l’AFSP s’installera sur le site pendant une durée de six mois pour effectuer les finitions nécessaires à l’assemblage des parois (jonctions résine sur l’extrados des coques) et les raccords voile de pierre, modelage, patine et peinture à l’intérieur.
Le budget de ce projet de 57 millions d’euros demeure inchangé : le Département de la Dordogne apporte globalement 20 millions d’euros avec la voierie, la Région 16,6 millions, l’Etat 4 mlllions. 400 000 visiteurs sont attendus avec à la clef des retombées économiques pour l’hôtellerie, la restauration. Les professionnels du tourisme de la Dordogne veulent y croire. Le tourisme représente 23 % du PIB de la Dordogne et 40 % pour le seul secteur du Périgord Noir.