Si vous aimez les balades sympas, partez du château de Pau. Rejoignez le gave, suivez une voie verte qu’empruntent les piétons, les cyclistes et les fanas de rollers, puis franchissez une passerelle. Vous y êtes : 140 hectares de nature où deux lacs ont été transformés en royaume de la ligne et de l’hamecon.
« J’arrivais du Cantal, où j’avais créé des centres de pêche » raconte Jérémy Fournier, le gérant de la société Iktus, qui a élu domicile ici depuis 2007. Séduit par les volumes des plans d’eau dont il disposait en Béarn, celui-ci a entrepris de jouer sur plusieurs tableaux.
D’abord en misant sur la location de chalets qu’il propose à tous publics. Ensuite, en s’intéressant à la carpe. Comprenez la grosse carpe. Celle qui vous affiche plus de 20 kilos sur la balance et peut même aller bien au-delà. « Notre record, c’est 33 kilos ». Une spécialité que le centre de pêche sportive développe en s’appuyant sur deux atouts : « Une bonne qualité de l’eau et une nourriture naturelle abondante. On trouve ici beaucoup de bivalves, des mollusques d’eau douce. Enfin, tous les ans nous ré-empoisonnons de manière importante».
Accessible toute l’année, ce type de pêche attire une clientèle venant parfois de fort loin : « Nous sommes plus connus en Tchéquie, aux Pays-Bas, au Kazakhstan, en Italie, en Autriche et en Grande-Bretagne que dans les communes voisines. Et l’on a déjà vu des Polonais faire 22 heures de trajet pour venir chez nous » s’amuse Jérémy Fournier.
« Les plus grosses prises dépassent les 2 mètres »Pourquoi en rester là ? Un autre lac d’une quinzaine d’hectares joue pour sa part sur deux saisons distinctes. L’hiver y est consacré à la pêche à la mouche. C’est-à-dire à la truite. Qu’elle soit arc-en-ciel, fario, léopard, tiger, bleue. Sans oublier du saumon. Un loisir apprécié en particulier par de nombreux Espagnols. « Dans leur pays, où l’eau est rare et ne peut pas être privatisée, ce type de domaine n’existe pas ».
L’esturgeon, lui, se pratique de la fin avril à la fin octobre. En démontrant que l’on peut s’intéresser à lui pour autre chose que pour le caviar. « Ce poissons a un look sympa. Il se défend bien. Dans certains pays, sa pêche est en plein essor » assure Jérémy Fournier, qui s’enorgueillit de voir quelques records d’Europe être battus dans ses eaux. « Les plus grosses prises peuvent dépasser les deux mètres».
Récemment, un restaurateur proposant des plats à base de poisson, la Maison des lacs, s’est installé aux côtés d’Iktus. Et, chose précieuse par les temps qui courent, le centre affiche une belle vitalité. « Trois emplois à temps complet y ont été créés » indique Jérémy Fournier, qui envisage également d’agrandir le magasin d’articles de pêche ouvert sur le domaine. Seul regret : le temps lui manque parfois pour lancer la ligne sur l’eau. Il s’est fait une raison.