Aqui ! Vous attendiez-vous à ce que Bordeaux soit préselectionnée pour le titre de capitale européenne de la culture en 2013 ?
Richard Coconnier : Oui, je n’ai pas du tout été surpris. Il est vrai que la candidature de Bordeaux était tardive et s’est faite, au début, dans l’indifférence générale, mais le climat a très vite changé. La communauté artistique et culturelle à Bordeaux était sceptique, quant à cette candidature. Les collectivités territoriales (maire, Conseil Régional, Conseil Général, CUB) ont alors fait preuve de beaucoup de volonté. Ils ont montré qu’ils étaient prêts à combler les manques culturels à Bordeaux. Les milieux culturels bordelais ont donc vu dans cette candidature, une formidable opportunité de changer les choses. Au final, notre dossier était solide, car nous avons pu travailler sérieusement et associer les milieux culturels, économiques bordelais à ce projet.
@ ! : Bordeaux a-t-elle vraiment des chances de gagner ?
Richard Coconnier : Oui. Les deux candidatures les plus sérieuses sont Marseille et Bordeaux. Cela a été reconnu par le jury. Ce sont aussi les deux villes qui ont plus le besoin de ce titre de capitale européenne de la culture. Que ce soit à Marseille ou à Bordeaux, il y a de vraies solidarités territoriales. Marseille met en avant l’axe méditerranéen. A Bordeaux, ville « atlantique et sudiste », nous insistons sur la présence « atlantique » au sein de l’Europe. D’ailleurs, notre candidature est soutenue par deux grandes villes espagnoles du Pays basque : Bilbao et San Sebastián.C’est un des points forts de notre candidature.
@ ! : Comment Bordeaux peut-elle faire la différence par rapport aux autres villes candidates ?
Richard Coconnier : Nous allons creuser nos relations avec l’Afrique et l’Atlantique, ainsi que les questions liées à l’architecture. Nous souhaitons également mettre l’accent sur les valeurs.Bordeaux, grâce à Montesquieu notamment, véhicule l’humanisme, « l’esprit des Lumières ». Or, cet héritage du siècle des Lumières est au cœur de la construction européenne, c’est très important. Par ailleurs, nous serons présents dans les mois à venir sur quatre ou cinq événements bordelais, comme l’Escale du livre, la fête du vin… Nous allons mettre toutes les chances de notre côté pour gagner.
Photo : Caribdis
Interview : Nicolas César