L’Actualité du Roman : Un jour viendra


Giulia Caminito : Un jour viendra traduit par de l’italien par Laura Brignon - Gallmeister- février 2021- 284 pages- 22,66€

Giulia Caminito : Un jour viendra traduit par de l’italien par Laura Brignon - Gallmeister- février 2021- 284 pages- 22,66€La Machine à Lire

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/05/2021 PAR Bernard Daguerre

Ce roman a la forme d’une chanson de geste. C’est la chronique d’une famille, les Ceresa, dans un village du centre de l’Italie, du tournant du XX e siècle à la fin de la première guerre mondiale, bloc d’un récit d’où émergent par bribes le combat des mouvements anarchistes si puissants à l’époque, et aussi dans une sorte d’intersection entre ces deux mondes, l’histoire d’une communauté monacale malmenée mais résistante.

Du foyer des Ceresa, on retiendra que le père, boulanger, s’acquitte mieux de ses tâches professionnelles que de prodiguer amour et protection aux siens. La mère épuisée par de nombreux et souvent malheureux accouchements sombre dans la maladie. De la fratrie décimée, émergent deux figures masculines : Lupo si tendu contre l’injustice qu’il «. Ne sourit jamais, ne [se] détends jamais. [Il] ressemble à un nerf de bœuf, même quand [il] est nu [il] a l’air habillé, revêtu de [son] armure ». Il est le protecteur du faible Nicola appelé « l’enfant mie de pain parce qu’il était le fils du boulanger et qu’il était faible, il n’avait pas de croûte, laissé à l’air libre, il moisirait. ». Ces deux- là vont cheminer ensemble dans leurs existences chaotiques qui vont les balloter des révoltes anarchistes où Lupo est actif, au grand chaudron mortifère de la guerre dans lequel sera précipité le malheureux Nicola. L’autre figure enfantine, c’est Nella leur sœur : quoique sensible à la relation qu’elle entretient avec son grand-père, anarchiste de la génération de Malatesta, elle devra pourtant fuir le monde, protégée par la clôture d’un couvent ; elle trouve un soutien indéfectible à son triste sort auprès de Clara, sœur abbesse, appelée Moretta (la Noiraude) car d’origine soudanaise, grande révoltée contre sa hiérarchie masculine. La figure du curé local, Don Agostino, y est pour beaucoup, archétype des funestes religieux des romans gothiques ou bien double italien du maléfique archidiacre Frollo dans le roman de Hugo. Les réalités des filiations de ces enfants s’avèreront plus complexes et tragiques ; à ces personnages combattants, chacun à leur manière contre leurs destinées pétries par l’injustice, le roman donne une puissante ligne de vie, grâce au lyrisme d’une prose habile à écrire leur vérité.

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