Les robots de télé présence se présentent sous une forme simple, un long pied muni de roulettes et équipés d’un écran. Sur cet écran, le visage de l’étudiant absent du cours, mais qui peut, grâce au robot de téléprésence, voir, se déplacer et communiquer avec les autres étudiants dans la classe. L’aspect n’est pas spécialement beau, c’est dans le but de concentrer l’attention uniquement sur l’image de l’élève. Ce dernier contrôle à distance toutes les actions de l’appareil grâce à un logiciel sur un ordinateur. Ces « outils ne sont pas magiques mais ce sont des outils d’augmentation des capacités » souligne Albert-Claude Benhanou professeur de médecine à la Sorbonne. Ils sont proposés pour les étudiants qui ne peuvent pas se rendre en classe dans le cas par exemple d’une hospitalisation prolongée. « L’école est un médicament pour eux » ajoute Pr Benhanou, c’est un réel soutien moral de pouvoir permettre à l’élève de participer à la classe et de revoir ses camarades. Actuellement, il n’y a pas assez de robots de télé présence pour le nombre d’élèves isolés. Pour leur attribution, ce sont les étudiants dans des classes examens qui sont favorisés et ceux dont l’enseignement à domicile est impossible, mais il s’agit surtout de « cas par cas » précise la chercheuse Françoise Dubergey.
Des épreuves à surmonter
Néanmoins, certaines contraintes sont encore présentes dans ce système. Tout d’abord les malades ont parfois du mal à accepter de montrer leur visage à leurs camarades suite à leur maladie, comme une perte de cheveux dans les cas des chimiothérapies, parfois il s’agit d’un sentiment d’exclusion d’observer à distance tout ce qu’ils ne peuvent pas assister en présentielle. Dans d’autres cas il s’agit des enseignants qui peuvent être perturbés et inconsciemment mettre de côté les étudiants en télé présence. Un travail psychologique d’accompagnement et de formation est nécessaire pour une bonne utilisation de ce genre de dispositif. Toutefois, dans la majorité des cas un réel élan de solidarité s’opère dans les classes concernées, des étudiants se proposent en « référents robot » pour l’amener en classe, vérifier la connexion avec l’élève hospitalisé. Ainsi l’utilisation de ce matériel apporte sans aucun doute un réel regard éducatif sur l’inclusion des personnes malades. Les études dans ce domaine sont récentes elles ont seulement débuté à partir de 2010 afin d’améliorer et mieux comprendre les interactions machines-élèves. Un appel à projet vient d’être lancé pour obtenir en fin 2020, 2 000 robots répartis au niveau national dans tous les domaines pédagogiques de France selon Pr Benhanou et Sébastien Gouleau, délégué académique au numérique, c’est une première mondiale et un grand pas en avant pour briser l’isolement des étudiants reclus.