Chaque année, la semaine de dégustation des primeurs crée l’agitation dans les milieux Bordelais. Elle consiste, en effet, pour quelques 200 ou 300 grands crus de Bordeaux à faire déguster puis à vendre au négoce les vins de la dernière récolte dont la mise en bouteille ne s’effectuera que 18 à 24 mois plus tard. C’est dire si ces quelques jours de dégustation ont de l’importance en terme non seulement de renommée voire de prestige mais aussi de finances. Rappelons qu’à l’issue des dégustations des primeurs 2009, certains crus avaient été évalués jusqu’à 1300 € la bouteille ! La fameuse et bien nommée « folie des primeurs ».
5000 professionnels spécialement accrédités
Cette année, alors que le millésime s’annonce à la fois très différent de celui de 2009, mais d’une qualité au moins égale, la campagne des primeurs suscite déjà « un très fort engouement de la part des professionnels », constate Sylvie Cazes. Selon elle, ce sont 5000 professionnels et journalistes du monde entier, spécialement accrédités, qui sont attendus pour goûter ces primeurs. Les dégustations se déroulent dans quelques-uns des plus grands châteaux des appellations de Bordeaux. Parmi eux, le Château Malartic-Lagravière, pour les graves et Pessac Léognan, le Château Citran, pour les Médoc, Haut-Médoc, Moulis et Listrac, le Château Lacombes pour les Margaux, le Château Angelus pour les Saint-Emilion ou encore le Château La Pointe pour la dégustation des Pomerol.
Vins rouges 2010: « un énorme potentiel »
Quant aux vins, qu’ils pourront y déguster, c’est encore Denis Dubourdieu qui en parle le mieux dans une note adressée à la presse. Sur les blancs secs 2010 : « ils sont éclatants de fruits et d’une remarquable suavité, plus complexe encore que les 2008 et 2007, plus vibrant que les 2009 ». Les Sauternes et Barsac 2010 s’annoncent « parfumés, denses, savoureux et sans lourdeur. Ils seront à peine moins puissants que les prodigieux 2009, mais peut-être plus « digestes » ». Enfin, sur les vins rouges 2010, « s’il est prématuré de les décrire en détails, leur couleur profonde, la complexité et l’intensité de leur fruit, leur fraîcheur et leur densité tannique laissent déjà imaginer leur énorme potentiel. De la beauté liquide !».
Photo : aqui.fr
Solène Méric