Le Conseil municipal réuni samedi matin en a décidé autrement, Renonçant, certes, à l’inauguration prévue après échange avec le sous-préfet de Langon, il décidait alors de la transformer, au coeur de l’église Saint-Pierre, en hommage républicain aux victimes de la capitale. Et de maintenir les moments forts de ces retrouvailles. Bruno Marty, le maire de la ville, sobrement, trouva les mots de circonstance : « si nous n’avons plus de coeur à la fête, nous souhaitons toutefois réunir les Réolais, défendant ainsi nos valeurs universelles de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. Ce temps doit être celui de l’unité, de la tolérance et de la mesure. Cette décision exprime notre volonté de marquer notre deuil, mais aussi celle de faire face à la barbarie en maintenant un rendez-vous populaire empreint de culture et de partage ». Et Uriel Valadeau, le jeune organiste titulaire de l’orgue de La Réole, sut rappeler après Bruno Marty, la force de la culture comme lien social.
Trois minutes de silence dans une église au complet avec, en manière de premier hommage musical, une Marseillaise bouleversante et longuement applaudie. Le ton était donné et il n’a pas varié ce dimanche, chaque concert étant ouvert par une minute de silence et un arrangement de la Marseillaise, où l’organiste de Sainte-Croix, Paul Goussot, a donné le meilleur de lui-même. Le concert de Réjean Porier, le grand organiste et claveciniste, professeur émérite à la Faculté de Musique de Montréal, samedi, restera dans les mémoires comme cet émouvant final du San Régina par Paul Goussot et l’ensemble choral en résidence à La Réole, Vox Cantoris, ce dimanche.
1. A lire « L’Odyssée de l’orgue de La Réole », monument historique, édité par le Castor Astral à l’initiative des Amis de Saint-Pierre de La Réole; http://orgueslareole.com/