Dans le cadre du conseil municipal de Bordeaux qui s’est tenu ce lundi, Alain Juppé a annoncé que la ville enterrait (définitivement ?) le projet de réaménagement du stade Chaban Delmas. On s’en souvient, le projet prévoyait une réduction de la jauge du stade à 25 000 places (au lieu des 33 000 actuelles) et la construction de salles de sport, d’un parc de 350 logements ainsi que de 5000 mètres carrés de commerces et de bureaux. Pour le maire de Bordeaux, les raisons de ce coup d’arrêt sont claires : le projet coûterait trop cher à la ville alors qu’il est censé être « une opération blanche ». Le projet de requalification avait été confié par la ville à Vinci (via sa filiale Adim Sud Ouest) et sa présentation avait déjà été reportée plusieurs fois. Pour le dernier report en date, on avait parlé de « modifications dues à la concertation » de l’hiver dernier.
Le maire de Bordeaux en a également profité pour dénoncer « le climat de violence autour de ce projet créé par une petite minorité ». La petite minorité, c’est sans doute l’opposition et certaines associations de riverains comme le comité « Préservons Lescure » présidé par l’élu écologiste Pierre Hurmic, qui avaient émis de vives protestations quant-à la nature de ce projet il y a encore quelques semaines en dénoncant, entre autres, un « bétonnage massif ». Les élus PS, eux, ne se sont pas privés de réagir, notamment sur Twitter. « Le stade Chaban paye la facture astronomique du GrandStade et de l’Euro 2016 » pour Michèle Delaunay, lorsque Pierre Hurmic « se félicite du rôle de l’opposition constructive mais déterminée ». Cette annonce par le maire a en tout cas donné des ailes à l’opposition qui a mis en cause la présentation du compte administratif de la ville ne prenant pas en compte selon elle les dettes liées aux partenariats publics-privés ( Grand stade, cité numérique). Le maire n’ayant pas donné suite à la tenue d’un conseil extraordinaire pour rééxaminer le compte administratif l’opposition socialiste et verts a quitté la séance du Conseil.