Malgré un léger changement de programme (c’est Anne Walryck, adjointe au maire en charge du développement durable à la mairie de Bordeaux, qui a remplacé Alain Juppé lors de l’ouverture de cette 11ème université d’été; le maire de la ville intervenant finalement en fin d’après-midi), le débat prévu sur les médias et le développement durable s’est tenu ce matin au hangar 14. Entouré par une centaine de personnes participant à la manifestation, le président de l’ACIDD et du Comité 21, Gilles Berhault a animé une heure d’échanges entre les trois invités représentant trois presses différentes: la presse régionale avec Patrick Venries, directeur général délégué au journal Sud Ouest, la presse nationale avec Didier Pourquery, rédacteur en chef au monde et la presse numérique avec Pierre Haski, directeur et cofondateur de Rue89.
Réanchanter le développement durable S’il est bien un point qui a été partagé par chaque intervenant lors de ce premier débat c’est bien celui-ci: la place et le rôle des médias ont considérablement évolué ces dernières années, qu’il s’agisse de la crise économique, de l’explosion d’internet et des réseaux sociaux ou des changements sociaux et environnementaux opérés ces dernières, la réception et la lecture de l’information se sont modifiées et la parole du lecteur s’affirme et se manifeste davantage. Interrogé sur ce changement de l’information et de sa transmission, Didier Pourquery a évoqué » un monde en évolution permanente; un changement tous les 6 mois qu’il faut rendre dans sa mesure et son objectivité. La presse doit aujourd’hui traiter des problèmes du développement durable à travers toute la société, qu’il s’agisse de l’économie, du social ou de l’environnement, chaque pan du développement durable doit apparaître « . Pour Pierre Haski, » le lecteur est en effet en face de nous désormais, il est nécessaire de l’entendre, de parler avec lui et les réseaux sociaux quels qu’ils soient ont, bien sûr, largement contribué à cette parole populaire. Tout le monde débat, échange, prend la parole et le moindre manquement à ce qu’on avance est immédiatement signalé « . Conscient des limites de ce qui s’apparente parfois à un » café du commerce numérique « , ce dernier a rappelé combien il fallait désormais avoir une » confiance numérique « .
Economie, social, environnement… » les médias doivent participer » Interrogé alors par G. Berhault sur le rôle du journaliste et sur la façon de transmettre aujourd’hui l’information, Patrick Venries a parlé du développemnt durable comme d’une » notion finalement assez vague et un peu difficile à comprendre réellement tant elle est évoquée et utilisée dans différents cas de figure. Donner de l’information sur le développement durable aujourd’hui, c’est aussi évoquer les nouveaux comportements des gens. Le covoiturage est un exemple des initiatives récentes dont il faut parler. Pourquoi? comment? qui?, que ce soit d’un point de vue économique, social ou environnemental, il s’agit évidemment là d’un nouveau mode de déplacement qui en dit beaucoup sur l’époque actuelle « . Allant dans ce sens, Pierre Haski a alors vivement rappelé que le lecteur ne voulait pas qu’on ne lui parle » que des trains qui n’arrivent pas à l’heure; il faut aussi informer et communiquer sur ce qui va bien, sur les solutions envisagées, sur les initiatives prometteuses. Le journaliste, c’est aussi celui qui est capable de se dire que telle ou telle chose doit être partagée, même quand c’est bien! »