C’est presque plus un indice de proximité qu’un baromètre : du 4 au 7 novembre dernier, l’IFOP a réalisé pour la douzième fois consécutive un « baromètre de climat intercommunal » auprès de 1004 habitants de la métropole bordelaise. Institué en 2009 et comme son nom l’indique, il permet de suivre l’évolution de l’image du territoire et de mesurer l’adhésion de ses habitants aux grands projets, à raison de deux enquêtes par an. Et dans l’ensemble, ses résultats sont plutôt positifs.
Une popularité grandissante
Ainsi, pas moins de 92 % des personnes interrogées estiment que l’agglomération est en développement (50 %) ou en pleine expansion (42 %). Si la tendance est plutôt positive (+2 points par rapport à octobre 2013), l’attachement des habitants est encore plus parlant : 77 % se déclarent ainsi attachés au territoire de la Métropole (même chose pour la commune et le quartier) contre 47 % pour la moyenne nationale, selon une étude TNS/MGV de septembre 2014. L’agglomération est également jugée agréable à vivre pour 97 % du panel interrogé, attractive pour les ménages (93 % et +4 points en deux ans). 92 % des personnes ont une vision positive de l’avenir de la Métropole (soit une confiance plus grande qu’en la région ou le département avec 87 % d’indice de confiance). « Ces 30 points de décalage sont une exception par rapport à la moyenne nationale », affirme Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP. « Ce qu’on constate surtout, c’est l’indifférenciation de l’attachement entre la métropole et les autres organismes publics. Pour les habitants, il n’y a pas de lutte. On sent une métropole qui agit, qui est dynamique, les sondés ne différencient pas les échelons territoriaux ».
Un attachement supérieur ?
Mais l’étude révèle aussi des résultats plus nuancés. Ainsi, si 87 % du panel juge la métropole « bien desservie par les transports en commun », ce résultat est en recul de 4 points par rapport à une précédente étude de février 2015. L’attractivité grandissante et l’aura du territoire n’y sont sans doute pas étrangers. Pourtant, si l’attachement est bien là, il existe toujours une confusion dans l’esprit des habitants : quand on leur demande s’ils connaissent Bordeaux Métropole, 66 % en a déjà entendu parler sans citer la structure spontanément. « C’est probablement du au fait que la notoriété spontanée de la métropole bordelaise soit encore relative, les gens font encore la confusion avec l’ancienne CUB », répond Frédéric Dabi. « Mais ça n’entache pas le reste des perceptions. Ce petit déficit d’identité devrait se résorber. Au fur et à mesure des mois, la CUB va s’effacer pour laisser la place à la Métropole ».
Plus significatif encore, 54 % des habitants jugent qu’il est « plutôt facile de se loger » et 46 % simple de trouver du travail, contre respectivement 52 % et 42 % en février 2015. Une progression, donc, mais qui reste deux des revers principaux de l’attractivité du territoire. Pourtant, seulement 51 % des sondés jugent la question du logement prioritaire.
Les grands projets en débat
Enfin, il est plutôt amusant de voir que l’adhésion a certains grands projets est plus ou moins populaire selon l’actualité qui les concerne. Ainsi, la mise à 2×3 voies de la rocade gagne deux points depuis février, quand la LGV qui reliera Paris à Bordeaux en 2017 en perd trois. De même, l’aménagement d’une grande salle de spectacle à Floirac perd 9 points par rapport à l’étude précédente, avec tout de même 75 % d’avis positifs. Avec 86 %, Euratlantique gagne en popularité (+2 points) tandis que l’aménagement des Bassins à flot de Bordeaux perd un peu d’engouement (-2 points). Malgré tout, les différences restent assez anecdotiques quand on compare les deux baromètres annuels. Si le sondage a été réalisé auprès de 1000 personnes, il serait intéressant de savoir ce que pense l’ensemble des habitants de la Métropole pour juger de la réalité de cette étude. Dans tous les cas, pour le responsable de l’institut de sondages, le mérite de Bordeaux Métropole, c’est de « jouer le jeu et de publier tous les résultats. C’est un moyen d’informer les habitants et certainement d’orienter le pilotage des actions de la métropole, optimiser sa politique et voir où sont les attentes ».