Briser les préjugés, d’abord. Car l’occitan n’est pas un vulgaire patois, mais une langue capable, comme le français, d’exprimer l’universel. Une littérature qui a toujours été présente malgré la prééminence du français et le blockout intellectuel à son égard. Elle existe à côté d’une littérature exceptionnelle, catalane, bien sûr, mais aussi italienne, avec ses nombreux dialectes, ou britannique, avec le gaélique.En France, les Révolutionnaires ont construit l’ethnocentrisme franco-français avec la croyance que le citoyen ne pouvait exprimer les valeurs républicaines et l’universel qu’en langue française. Sous la menace, l’occitan a continué à « vivre comme les petits ruisseaux cachés » , raconte avec une image Sèrgi Javaloyès, le directeur-poète de l’institut occitan. Les auteurs ont continué dans cette langue et en français, bâtissant une œuvre qui dit l’universel, reconnue aujourd’hui dans le monde entier.
photo : Sèrgi Javaloyès, Reclams edicions, Joan Francés Tisnè – tous droits réservés.
Olivier Darrioumerle