Environ une cinquantaine de personnes étaient réunies ce jeudi dans un petit bar de Bègles pour le lancement officiel de la campagne de la liste girondine du Front de Gauche portée par le chef de file Olivier Dartigolles. Une liste hétéroclite malgré l’absence effective d’alliance avec des partis comme EELV ou Nouvelle Donne : parmi les vingt premiers colistiers on trouve notamment Vincent Maurin, conseiller municipal de Bordeaux, Christine Boronat du Parti de Gauche dans le langonnais, Brigitte Lopez d’Ensemble mais aussi pas mal de citoyens et de syndicalistes engagés pour la première fois dans cette « liste rouge ». Pour autant, cette union n’est pas sans heurts : le récent référendum sur l’unité de la gauche a autant été boudé par le FdG que par les verts. « N’est pas Podemos qui veut », souligne Brigitte Lopez. « C’est très difficile de faire rentrer la population dans ces élections régionales. Ils ne comprennent rien à la réforme territoriale », a pour sa part ajouté Olivier Dartigolles, qui fait revenir la loi NOTRe dans ses discours depuis de nombreuses semaines déjà. L’occasion était trop belle pour ne pas recommencer, et d’insister sur l’affaire qui secoue actuellement la direction d’Air France. « Beaucoup de syndicalistes ont décidé de ne plus accepter cette situation. Nous n’insultons pas les syndicalistes, ils sont sur nos listes, qui comptent un électeur sur quatre en Gironde », a précisé le chef de file. Les actualités du Front de Gauche devraient prendre un nouvel essor dans les prochaines semaines à l’issue de ce lancement girondin de la campagne des régionales. Le 5 novembre prochain, les militants et les candidats retourneront à Bègles pour un grand meeting régional en présence de Marie-Georges-Buffet. Jean-Luc Mélenchon, lui devrait s’inviter à la Tribune dans le courant du mois de novembre en Limousin, tandis qu’un troisième meeting devrait se tenir en Poitou-Charentes.
Un sondage en défaveur
« Nous allons boucler nos listes », réaffirme Olivier Dartigolles. La campagne, elle, devrait s’articuler autour de trois axes selon le responsable : « l’anti-austérité, l’égalité des territoires et la transition énergétique ». Reste qu’il sera difficile pour le Front de Gauche d’afficher une réelle unité après l’échec du consensus sur le référendum de la gauche. Pour « faire parler les sans voix », comme le dit Vincent Maurin, il faudra aussi combattre les chiffres du dernier sondage BVA pour la presse régionale publié ce vendredi. On y apprend notamment qu’à six semaines du premier tour, le candidat socialiste Alain Rousset serait en tête au premier tour (36%) et vainqueur au second (46%), les Républicains suivant à six points derrière et le FN arrivant en troisième position (20% au premier tour, 21% au second). Quand au Front de Gauche et aux écologistes, elles seraient en dessous des 10% au premier tour. Plus éloquent : 37% des électeurs du Front de Gauche pourraient s’abstenir en cas « d’absence d’un de leurs favoris ». Malgré l’écho « inédit » qu’aura trouvé la campagne d’Olivier Dartigolles sur les « trains du quotidien », rien n’est donc encore joué pour l’union rouge.
L’info en plus : voici les vingt premiers noms de la liste gironde du Front de Gauche dévoilée ce jeudi 22 octobre à Bègles.
-
Vincent Maurin (enseignant PCF) Bordeaux
-
Christine Boronat (PG) langonnais
-
Nabil Ennajhi (mouvement social) syndicaliste commerce
-
Brigitte Lopez (Ensemble) Bordeaux
-
Stéphane Denoyelle (maire PCF) Saint Pierre d’Aurillac
-
Annie Descot (Ensemble) Sud Gironde
-
Miguel Menendez PG, élu Floirac
-
Framboise Timonier (syndicaliste culture) Bordeaux
-
Benoit Tourne MRC
-
Véronique Lelibon (syndicaliste membre du CESR) Mérignac
-
Raymond Rodriguez (maire de Gauriac, PCF)
-
Evelyne Beggart (élu présidente maintenant à gauche)
-
Adrien Rayssac étudiant PG
-
Laurence Laborde Enseignante Ensemble
-
Olivier Sorce cheminot
-
Christine Texier élue Bégles
-
Yann Couvida universitaire
-
Maude Mathieu (syndicaliste energie) Pessac
-
Stéphane Le Bot élu Médoc
-
Josette Mugron (maire Frontenac)