« Le tribunal de commerce a prononcé la liquidation de notre filiale aquitaine », annonce Christophe Villemain, PDG du groupe du même nom. Conséquence directe, les 48 salariés répartis sur trois sites à Martillac, en Gironde, Chancelade, en Dordogne, et Blaslay, dans la Vienne, vont perdre leur emploi. Indirectement, des sous-traitants ou fournisseurs de Villemain dans la région pourraient être affectés. Mais, ce soir, c’est un profond sentiment d’injustice qui prédomine chez les salariés. Car, ils sont en fait victimes d’un différend du groupe, qui emploie 550 personnes en France, avec Bouygues sur un chantier. En l’occurence, le chantier de rénovation de l’ancien hôpital Laennec à Paris, où le groupe est intervenu comme sous-traitant de Bouygues. L’entreprise orléanaise a utilisé plus de pierres que prévu dans cette réhabilitation et le surcoût qui en découle est important : 13 millions d’euros. Une somme que Bouygues refuse de rembourser à Villemain.
Le groupe Villemain, en périlRésultat, aujourd’hui Villemain accuse un trou de 3,6 millions d’euros. Le groupe a saisi la justice, mais elle ne devrait pas se prononcer avant le printemps 2015. Dans un premier temps, le groupe « sacrifie » donc sa branche la plus fragile. Christophe Villemain, le PDG, est dépité, car les banquiers ne veulent lui accorder de prêts et ses demandes d’aides auprès de l’Etat restent sans réponses à ce jour. « Pourtant, nous gagnons de l’argent ! », s’indigne-t-il. Le groupe Villemain a un carnet de commandes plein sur les huit prochains mois. Mais, il n’a plus que jusqu’à 15 octobre pour se sauver de la cessation de paiement.