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PUBLIÉ LE 17/09/2024 PAR Corinne MerigaudL’eau est l’élément qui relie les territoires de ces trois régions choisies par les organisateurs de cette fête à travers le bassin versant de la Loire. A travers un programme de conférences la fête des simples (nom donné aux plantes médicinales et aromatiques), sera l’occasion de partager des constats, des visions et des expériences ainsi que différentes pratiques collectives concernant le lien qui unit les plantes et l’eau. Des chercheurs, des experts, des élus et des artistes échangeront sur ces sujets face au public.
Lors de l’édition qui avait eu lieu à Vassivière, en 2011, l’événement avait attiré environ 6 000 visiteurs. « C’est la fête qui avait attiré le plus de monde depuis sa création il y a treize ans remarque Thierry Thévenin, paysan herboriste haut-viennois et porte parole du syndicat des simples. Le public est large et ce ne sont pas que des écolos. Certains visiteurs viennent aussi pour la première fois. La thématique de l’eau pose une question prégnante à la population. D’où vient l’eau ? Comment interagir avec ? Comment faire en sorte qu’il y ait de plus en plus d’eau de qualité ? Des experts répondront à ces questions. »
Corinne Merigaud | Aqui Thierry Thévenin, président du syndicat des simples (à gauche) et Gilles Clément, jardinier philosophe (2ème à droite) animeront des conférences sur « Les plantes du chaos » comme la Jussie et le maïs et sur la potabilité de l’eau du lac de Vassivière.
L’idée à travers ces trois fêtes est de remonter le bassin versant de la Loire au départ de la tête du bassin en région nantaise pour avoir une vision complète.
« Des plantes médicinales menacées »
Dans un contexte global de changement climatique les paysans herboristes, dont le nombre est estimé entre 2 000 et 3 000 en France, sont particulièrement exposés. Ces petites entreprises artisanales, souvent familiales, pratiquent la culture de plantes médicinales et aromatiques qui entrent dans la composition des huiles essentielles et des pommades. Ces producteurs, cueilleurs et transformateurs sont réunis, depuis 1982, au sein du syndicat national des simples. « Dans le monde sur les 25 000 plantes médicinales, la moitié sont menacées d’extinction signale-t-il, 80 % de ces plantes sont importées. Ce marché génère des milliards d’euros et enregistre une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années. Nous ne représentons que 2 % de ce marché. »
Des nombreux experts reconnus dans leur domaine animeront des conférences à l’image de Roberto Epple, hydrobiologiste suisse président fondateur du réseau européen des rivières, association issue de SOS Loire vivante, qui mène un combat depuis 30 ans pour préserver la Loire.
Gilles Clément invité
Le jardinier philosophe creusois Gilles Clément, auteur en 2002 de la première charte paysagère de Vassivière, s’interrogera pour savoir s’il est possible à présent de boire l’eau du lac de Vassivière. « Sans eau il n’y a pas de vie atteste-t-il, mais on ne sait pas d’où vient l’eau. Quant à boire l’eau du lac, ce serait envisageable bien qu’il y ait un problème de cyanobactéries. La question des zones humides est essentielle car tout vient de là. Il y a une grande activité biologique et c’est un miroir pour chercher ensemble des solutions pour avoir un avenir possible. »
Thierry Thévenin participera à une table ronde aux côtés de Geneviève Michon agronome et ethno-botanistes, Ernst Zûrcher, ingénieur forestier suisse et Gilles Clément.
Le documentaire de Dominique Marchais « La rivière », sorti fin 2023, sera diffusé suivi d’un débat, en présence du réalisateur, portant sur la réglementation visant à faire en sorte que les pharmacies puissent s’approvisionner auprès de petits producteurs. Ce long métrage met en lumière la beauté des rivières, leurs fragilités, les différentes menaces qui pèsent sur cet écosystème agrémenté par des témoignages de ceux qui oeuvrent pour leur préservation.
Fredsol En France, 2 000 à 3 000 paysans herboristes proposent des préparations à base de plantes.
Parmi les conférenciers également annoncés, le journaliste engagé Olivier Nouaillas qui évoquera le cas de la rivière Brézentine de même que sa consoeur Ruth Stegassy, animatrice de l’émission « Terre à terre » diffusée sur France Culture entre 2001et 2016. Antoine Gatet, président de France Nature Environnement et juriste spécialisé dans l’environnement, prendra également la parole. Cueilleur et adhérent de l’association française des professionnels de la cueillette, Alexis Brunel animera une conférence sur le thym, une plante de la garrigue qui souffre du manque d’eau autour du bassin méditerranéen.
Des balades botaniques à la découverte de plantes et de milieux naturels de l’île compléteront ces trois journées ainsi que des ateliers dédiés à la transformation des plantes en huiles essentielles, lessives et teintures végétales. Un forum associatif est programmé et des écoles venues de tout l’Hexagone présenteront leurs formations. En fil rouge, un projet artistique sera mené avec les centres d’art et du paysage. Enfin, un marché et d’artisans autour de l’eau et des plantes ainsi que des animations pour les enfants sur l’univers des simples sont prévus.
