« En Dordogne, comme ailleurs, le nombre précis de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est difficile a estimé », explique Geneviève Demoures, médecin retraitée. Car au-delà du nombre de malades diagnostiqués, beaucoup d’entre eux, en début de maladie, ne le sont pas encore, d’autres peuvent avoir subi des erreurs de diagnostic quant à la maladie neurodégénérative dont ils souffrent, quand pour d’autres encore, on confond volontiers vieillesse et maladie d’Alzheimer… D’autant qu’à ces chiffres déjà approximatifs, il faut ajouter dans les « vicitmes colatérales » de la maladie autant d’aidants, dévoués à la cause de leur proche. Il y auraient donc dans le département selon la présidente de l’association locale, « au bas mot, 10 000 à 15 000 personnes concernées par la maladie, qu’elles soient malades ou aidantes ».
Et si, tout comme Joël Jaouen, elle associe l’aidant au malade, c’est bien que celui-ci, le plus souvent totalement investi dans le soutien à son proche, en subit le même isolement social, mais aussi une fatigue et un stress intense, conduisant cette population à une mortalité plus précoce…
Ne laisser personne au bord du chemin
A travers la charte partenariale signée ce mardi matin au Conseil départemental, c’est bien le tandem aidant-aidé que le Département et l’association visent à soutenir. « Une volonté d’attention et de compassion aux malades mais aussi aux familles d’aidants », a ainsi insisté Germinal Peiro soulignant par ailleurs, un isolement d’autant plus fort dans le département rural qu’est la Dordogne.
Au titre de cette charte, le Conseil départemental s’engage à soutenir l’association dans sa mission d’information sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées au sein de ses supports de communication, à relayer les informations sur les formations gratuites délivrées par l’association auprès des personnes aidantes, mais également à faciliter la participation des personnes malades à des activités culturelles (visites de musées, expositions) par un soutien sur le transport, ainsi qu’à la participation des personnes à des activités sportives ou artistiques. Autres types d’actions envisagées par le partenariat : informer les aidants sur les solutions de répit proposées par l’association ou encore soutenir les actions inclusives développées par France Alzheimer à l’image des « cafés mémoire » (temps de dialogue et d’échange dans un café… hors crise sanitaire évidemment) ou des séjours vacances adaptés pour les personnes malades, les proches aidants et pour le couple aidant/ aidé.
La signature de cette charte vient aussi traduire le dynamisme et la volonté de l’association départementale, et singulièrement de sa présidente, à ne vouloir laisser personne au bord du chemin. En effet, l’association a déjà signé des chartes similaires (« Chartes ville aidante »), avec une soixante villes et villages du département. L’une des dernières en date : la Charte ville aidante conclue avec la ville de Périgueux, mi-décembre.