Si n’était l’épisode palois, cher au maire sortant Yves Urieta qui s’en était allé rencontrer Nicolas Sarkozy, sans rien dire à personne, à commencer évidemment par ses amis conseillers municipaux socialistes, on chercherait, en vain, des situations susceptibles de donner du corps à cette fameuse ouverture.
l’UMP à Pau derrière Urieta : quel poids?
En tout cas, Yves Urieta a persévéré et il vient de se réclamer du soutien de l’UMP dont la figure de proue, Jean Gougy, sauf le respect qui lui est dû, incarne infiniment plus le passé que… l’ouverture. Il est vrai qu’en proposant « une charte citoyenne » pour Pau, le maire sortant, qui ne devînt maire qu’à la suite de la mort d’André Labarrère colore son ré-engagement d’une dimension humaniste destinée à séduire ceux des électeurs – qu’ils soient socialistes derrière Martine Lignères-Cassou ou centristes du Modem derrière François Bayrou – sans doute peu enclins à jouer à l’ouverture, à moins qu’il ne s’agisse que de rugby, du côté de La Croix du Prince. A Pau, le paysage est, pour l’instant, improbable même si certains socialistes, à la faveur de la « trahison » du maire, se disent proches de Josy Poeyto qui s’en est allée du côté du Modem.
Deux Verts avec Jean Grenet à Bayonne
Les Pyrénées-Atantiques nous proposent, ces jours-ci, un autre petit exercice d’ouverture, à Bayonne. La ville cher à Jean Grenet qui, pour être le député UMP de solide implantation, n’en a pas moins conservé une culture et une pratique politiques plus proches du parti radical. il n’y a donc rien de très étonnant dans la décision de deux élus Verts, Martine Bisauta et Bernard Causse, de rejoindre la liste du maire. Une décision qui, cependant , fâche les instances du parti écologiste. Dans un communiqué, publié ce 16 janvier, et signé de leur secrétaire générale régionale, Laure Curvale, les Verts d’Aquitaine indiquent que les deux ralliés n’ont plus « de légitimité à se réclamer de leur parti et dénoncent un ralliement contraire aux valeurs de l’écologie », en regrettant qu’ à Bayonne l’union de la gauche n’ait pu se faire, à la différence d’Anglet, du Boucau…ou de Bordeaux.
Du classique droite-gauche
En manière d’ouverture il n’y a donc pas, pour l’instant, de grands mouvements. Ici ou là, pour des raisons de portée locale, et faute de candidats indiscutables, on s’entend pour soutenir un voisin; il en est ainsi à Mont-de-Marsan où l’UMP se range derrière la candidate centriste Geneviève Darrieussecq, qui aura fort à faire pour mettre en difficulté « l’inamovible » socialiste Philippe Labeyrie. En Dordogne, on voit mal comment le maire-ministre, Xavier Darcos, trouverait des partants socialistes prêts à abandonner la partie qui s’annonce sérieuse face à Michel Moyrand le conseiller régional en charge du commerce et de l’artisanat.
Quant au Lot-et-Garonne, il s’apprête, tant à Agen qu’à Marmande, à connaître des matchs dans la meilleure tradition droite-gauche, rehaussés par la présence de candidats du Modem dont le poids pourrait être déterminant lors du décompte final. A Agen, en effet, le maire socialiste sortant, Alain Veyret aura, face à lui, Jean Dionis du Séjour, le député du Nouveau Centre, tandis qu’à Marmande la bataille promet d’être rude entre le PS Gérard Gouzes et Michel Diefenbacher le président du Conseil général et député UMP.
Photos: aqui, pterjan
J.A